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Un rapport accuse la Chine de stériliser de force des Ouïghours

La Chine mène dans sa région du Xinjiang (nord-ouest) à majorité musulmane une politique de contrôle des naissances extrêmement coercitive avec des stérilisations forcées visant notamment la communauté ouïghoure, affirme une étude publiée lundi.

Les Ouïghours, principalement musulmans et parlant pour la plupart une langue turcique, c'est-à-dire apparentée au turc, constituent l'un des 56 groupes ethniques du pays. Ils représentent un peu moins de la moitié des 25 millions de personnes vivant au Xinjiang, immense territoire semi-désertique longtemps frappé par des attentats meurtriers, attribués par Pékin à des séparatistes et des islamistes. 

Des organisations de défense des droits de l'Homme accusent la Chine d'avoir interné dans la région au moins un million de musulmans, dans ce qu'elles appellent des camps de rééducation politique. 

Pékin dément ce chiffre et parle de centres de formation professionnelle, destinés à aider la population à trouver un emploi et à l'éloigner ainsi de l'extrémisme et du terrorisme.

Les Ouïghours seraient également soumis à des stérilisations forcées, affirme dans une étude publiée lundi Adrian Zenz, un chercheur allemand qui a déjà écrit plusieurs rapports sur les politiques chinoises au Xinjiang.

Dans les deux grandes préfectures de la région où les Ouïghours sont majoritaires, le nombre de naissances aurait ainsi drastiquement chuté depuis 2016, affirme M. Zenz qui dit se baser sur des documents administratifs chinois et des entretiens avec des femmes locales.

Certaines déclarent avoir été contraintes de se faire stériliser, sous peine d'être envoyées dans des camps, selon l'étude. L'implantation d'un stérilet aurait été imposée à d'autres.

La Chine semble utiliser un contrôle des naissances coercitif dans le Xinjiang dans le cadre "d'une stratégie plus vaste de domination ethno-raciale", écrit Adrian Zenz dans ce rapport publié par la Jamestown Foundation.

Cette organisation américaine fondée en 1984 se donne pour mission "d'informer et d'éduquer les décideurs politiques" et dit avoir "contribué directement à la chute du communisme" en Europe et en Union soviétique.

Interrogé au sujet du rapport, un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a réfuté lundi ces allégations, assurant qu'elles étaient "sans fondement" et que le Xinjiang était désormais "stable et harmonieux".

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