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Un Tchétchène soupçonné d'avoir été "émir" jihadiste en Syrie aux assises à Paris

Le procès d'un Tchétchène naturalisé français, accusé d'avoir été "émir" d'un groupe jihadiste en Syrie et d'avoir formé des combattants aux explosifs entre 2012 et 2015 s'est ouvert jeudi devant la cour d'assises spéciale de Paris.

Chemise à carreaux et longs cheveux blonds, barbe fournie, Khassanbek Tourchaev, 49 ans affirme s'être rendu en Syrie pour aller chercher deux de ses frères partis y combattre Bachar al-Assad.

"Très intelligent", selon un expert psychiatre, "véritable Casanova", selon une de ses quatre épouses, il affirme souffrir de problèmes de mémoire depuis 2015 et une balle reçue dans la tête. Et a varié dans ses déclarations, commençant ainsi par nier tout voyage en Syrie, puis avoir combattu, avant de reconnaître au fil de l'enquête avoir pris part à des combats et gardé des prisonniers - mais sans en avoir exécuté aucun.

Arrêté en Moldavie en 2015 alors qu'il était de retour de Turquie, l'accusé, né à Grozny (alors en URSS) était arrivé en France en 2002, avant d'obtenir l'asile politique, puis d'être naturalisé en 2008. Il résidait en Alsace.

Lors de son interpellation par la police moldave, il avait en sa possession deux téléphones portables dans lesquels des images liées à l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) avaient été découvertes. Ainsi que des documents relatifs à des techniques de sniper.

Interrogé par la présidente sur sa vie privée, l'accusé a dessiné une vie familiale complexe. Ainé d'une fratrie de quatre garçons et une fille, fils d'un ancien ministre tchétchène, qui aurait perdu toute sa fortune lors de la guerre de 1999-2000, ses frères auraient ensuite travaillé dans des champs de pétrole, tandis que sa mère tenait un commerce à Grozny. Deux de ses frères sont aujourd'hui considéré morts en Syrie.

Selon l'enquête, il était connu des renseignements français depuis 2005, notamment pour son extrémisme religieux. Il était ensuite parti en Syrie où, selon les enquêteurs et certaines de ses déclarations, il aurait combattu en 2013, notamment au sein du groupe jihadiste Ahrar al-Cham, mais n'avoir jamais eu l'intention de commettre un quelconque attentat en France.

Deux de ses quatre ex-épouses, ainsi que son frère détenu à Strasbourg, doivent témoigner dans l'après-midi.

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