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Panique et interrogations à Hawaï après une fausse alerte au missile

La panique s'est emparée samedi des habitants de Hawaï après l'envoi d'une alerte pour les prévenir de l'arrivée imminente d'un missile balistique, qui s'est révélée être une erreur, révélant une faille dans la procédure, ont reconnu les autorités.

Peu après 08H00 locales (18H00 GMT), plusieurs personnes, notamment l'élue démocrate à la Chambre des représentants Tulsi Gabbard, ont annoncé -photo à l'appui- sur les réseaux sociaux avoir reçu une alerte sur leur téléphone, via le système Amber Alert qui dépend du ministère américain de la Justice.

"MENACE DE MISSILE BALISTIQUE SUR HAWAI. METTEZ-VOUS IMMEDIATEMENT A L'ABRI. CE N'EST PAS UN EXERCICE", ont vu apparaître, sur leur smartphone, les habitants de l'archipel.

Mais le gouverneur de Hawaï David Ige et l'agence locale de gestion des événements d'urgence (EMA) ont chacun assuré, dans les minutes suivantes, que cet Etat américain situé dans l'océan Pacifique n'était pas menacé par un missile balistique.

Le porte-parole du centre de commandement militaire américain pour la zone pacifique a également affirmé que le centre n'avait "détecté aucune menace de missile balistique sur Hawaï".

Toutefois, il a fallu près de 40 minutes pour qu'un message annulant l'alerte soit diffusé, ce qui a contribué à semer la panique dans l'archipel.

Cette fausse alerte intervient dans un contexte géopolitique très tendu marqué par les menaces d'attaque nucléaire du régime nord-coréen contre des intérêts américains.

Découvrir l'alerte sur son portable "a été le pire moment de ma vie", a témoigné par mail auprès de l'AFP une résidente de Hawaï, Alison Teal.

"J'ai couru auprès de ma famille et averti tout le monde sur la plage qu'il fallait fuir. Mon ami a jeté son café et s'est précipité dans la maison". "On m'a raconté récemment que si un missile était tiré depuis la Corée du nord, on avait 20 minutes avant l'impact", a-t-elle expliqué.

Elle a appris qu'il s'agissait d'une erreur au bout de près d'une heure, "une éternité", selon elle.

En vacances sur l'île de Maui, où se trouve Honolulu, Lauren McGowan a raconté à l'AFP que le personnel de son hôtel, le Montage Kapalua Bay, lui avait demandé de se réfugier dans la cafétéria des employés, au sous-sol.

Personne n'a paniqué, se souvient-elle, "c'était plutôt de la confusion".

Des témoins ont indiqué que les messages d'alerte avaient été diffusés à la télévision et à la radio.

La station Hawaii News Now a diffusé des images montrant des étudiants de l'université d'Hawaï à Manoa, un quartier d'Honolulu, en train de courir pour aller se mettre à l'abri.

Un présentateur météo de Nashville, Jim Jaggers, a tweeté une photo de sa famille qui s'était réfugiée dans un placard après l'alerte.

- Un système déjà critiqué -

Lors d'un point de presse, le gouverneur David Ige a indiqué que l'incident s'était produit lors de la relève d'une équipe de l'EMA. Alors que les employés s'installaient et suivaient la procédure habituelle pour vérifier que le système était opérationnel "quelqu'un a appuyé sur le mauvais bouton".

"Il n'y a rien de plus important que de professionnaliser et de mettre des garde-fous à ce système" d'alertes Amber, a-t-il ajouté.

La Commission fédérale en charge des communications, responsable des règles et procédures pour le système d'alerte, a annoncé qu'elle lançait "une enquête" pour établir précisément pourquoi le système a dysfonctionné.

Utilisé régulièrement aux Etats-Unis pour des alertes enlèvement, le système Amber est souvent critiqué pour son manque de fiabilité.

Le responsable de l'EMA d'Hawaï, Vern Miyagi, a présenté ses excuses, tout comme le gouverneur. Il s'est refusé à dire si l'agent coupable d'avoir envoyé la fausse alerte allait être sanctionné. "Cet homme se sent mal", a-t-il dit. "Il n'a pas fait ça intentionellement."

Le gouverneur a déjà annoncé que l'activation du système nécessiterait désormais la présence de deux personnes, et plus une seule comme avant le fiasco.

La Corée du Nord a procédé ces derniers mois à plusieurs lancements de missiles et, en septembre, à un sixième test nucléaire, le plus puissant à ce jour. Elle a affirmé être en mesure d'atteindre le territoire continental américain.

Le président américain Donald Trump s'est engagé depuis son arrivée au pouvoir dans une belliqueuse joute verbale avec le leader nord-coréen.

Pour autant, le climat semble s'être adouci depuis le début de l'année, avec la reprise des contacts officiels entre les deux Corées et une main tendue de Washington.

M. Trump s'est ainsi dit mercredi ouvert à des pourparlers directs avec la Corée du Nord.

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