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Une femme et un enfant périssent dans un incendie à Lyon, la piste criminelle privilégiée

La piste criminelle était privilégiée dimanche, au lendemain de l'explosion suivie d'un incendie dans un immeuble de deux étages à Lyon ayant causé samedi soir la mort d'une femme et d'un enfant et blessé légèrement quatre personnes.

"Deux corps ont été retrouvés, une femme et un enfant", dans l'immeuble touché, avait annoncé samedi soir le procureur de Lyon Nicolas Jacquet, ajoutant avoir ouvert une enquête pour déterminer "les causes et les circonstances" de cet évènement.

"Les premières investigations diligentées sous la direction du parquet de Lyon à la suite de l'explosion survenue dans une boulangerie du 8e arrondissement (de Lyon) conduisent à privilégier la piste criminelle et l'hypothèse d'un acte volontaire", a-t-il indiqué dimanche dans un communiqué.

"L'enquête a été confiée à la direction inter-régionale de la police judiciaire (DIPJ) de Lyon et se poursuit des chefs de dégradations volontaires par substance explosive ou incendiaire ayant entraîné la mort", a ajouté M. Jacquet, précisant que le parquet ne communiquerait pas davantage "à ce stade".

Après l'explosion, survenue dans la boulangerie au rez-de-chaussée de l'immeuble situé route de Vienne, l'incendie avait commencé à gagner les étages supérieurs où se trouvent des habitations, avait indiqué la préfecture samedi soir.

L'alerte a été donnée peu après 20H30 et l'incendie a été "maîtrisé" après 21H30, selon la même source. Les pompiers, qui ont déployé 75 personnes et 27 véhicules, ont découvert les deux corps après avoir sécurisé les lieux.

Un gros dispositif de police était également présent, ainsi que des agents de GRDF. Un fourgon, garé devant la boulangerie, avait bougé d'un mètre.

- Flammes "de plusieurs mètres" -

Les deux victimes décédées pourraient être la femme et l'enfant de l'un des quatre blessés légers, qui a sauté de l'immeuble, avait précisé samedi soir une source proche de l'enquête.

Des témoins, interrogés par l'AFP, ont raconté que cet homme a sauté du deuxième étage, encouragé par des riverains qui l'ont aidé à se réceptionner. Il aurait alors immédiatement déclaré que son enfant et sa femme se trouvaient dans l'immeuble et que cette dernière était enceinte.

Les trois autres blessés légers sont "des passants" qui se trouvaient dans la rue au moment de l'explosion, a précisé la préfecture.

"Nous avons reçu un gros souffle de gaz en provenance de la boulangerie. Des morceaux de grillage ont été projetés de l'autre côté du trottoir, blessant deux de mes amis qui sont partis à l'hôpital", a raconté à l'AFP Chahine Reghi, qui habite juste en face.

"De grosses flammes bleues de plusieurs mètres se sont élevées de la boulangerie, gagnant les deux étages au dessus", a ajouté ce riverain qui se trouvait devant chez lui avec des amis au moment de la déflagration.

D'après lui, les gérants de la boulangerie ont ouvert leur commerce "il y a deux ou trois mois" et n'habitent pas sur place.

"Un hébergement d'urgence (a été) proposé aux occupants des immeubles voisins" qui ont été accueillis dans un gymnase et avaient pu rentrer chez eux dimanche matin, a précisé dans un communiqué le maire de Lyon Gérard Collomb, faisant part de "sa très vive émotion et de sa grande tristesse".

Le 12 janvier dernier à Paris, une explosion survenue rue de Trévise avait fait quatre morts dont deux pompiers qui intervenaient dans une boulangerie alors que des riverains avaient signalé une forte odeur de gaz.

Toujours à Paris, un incendie criminel dans un immeuble du XVIe arrondissement a fait dix morts et 96 blessés, dans la nuit de lundi à mardi. La femme soupçonnée d'avoir volontairement mis le feu, souffrant de problèmes psychiatriques, a été mise en examen vendredi et placée en détention provisoire.

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