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Une jeune Saoudienne en instance d'expulsion se barricade dans un hôtel de Bangkok

(Belga) Une jeune Saoudienne, arrêtée dimanche à l'aéroport de Bangkok et en instance d'expulsion, s'est barricadée lundi dans sa chambre d'hôtel, exigeant de rencontrer des représentants du Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU.

Cet événement prend une dimension particulière après le meurtre récent au consulat saoudien en Turquie du journaliste Jamal Khashoggi et une pétition a été lancée sur Change.org pour plaider sa cause. "J'appelle toutes les personnes se trouvant en zone de transit à Bangkok à manifester contre mon expulsion", a écrit lundi Rahaf Mohammed Al-Qunun, sur son compte Twitter. Dans une vidéo postée sur le même réseau social, elle montre comment elle s'est barricadée à l'aide d'une table poussée contre la porte de sa chambre d'hôtel de l'aéroport. Elle devrait être renvoyée en Arabie saoudite lundi, mais assure craindre d'y être emprisonnée. "Je suis sûre à 100% qu'ils me tueront dès ma sortie d'une prison saoudienne", a-t-elle déclaré à l'AFP, exigeant de rencontrer des responsables du Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR). La jeune femme se dit en transit pour aller demander l'asile en Australie où elle assure disposer d'un visa. Le HCR s'est refusé lundi à tout commentaire. L'ambassade d'Australie n'a pas donné suite aux sollicitations de l'AFP. La jeune Saoudienne de 18 ans accuse sa famille de l'avoir enfermée dans une pièce durant six mois simplement pour s'être coupé les cheveux. L'immigration thaïlandaise assure de son côté qu'elle tentait d'échapper à un mariage arrangé. En avril 2017, le sort d'une autre Saoudienne, Dina Ali Lasloum, âgée de 24 ans et arrêtée alors qu'elle transitait par les Philippines pour se rendre à Sydney, avait suscité l'inquiétude de l'ONG Human Rights Watch. La jeune femme voulait échapper à un mariage forcé, selon HRW. L'ambassade saoudienne à Manille avait présenté l'incident comme une affaire de famille, assurant que la jeune femme était "rentrée avec sa famille au pays". L'Arabie saoudite est connue pour ses nombreuses restrictions envers les femmes. Elles sont notamment soumises à la tutelle d'un homme (père, mari ou autre suivant le cas) qui exerce sur elles une autorité arbitraire et prend à sa place les décisions importantes. Une femme qui est jugée avoir commis un crime "moral" peut être punie violemment par sa famille, y compris être tuée dans ce qu'on appelle un "crime d'honneur". (Belga)

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