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Une ONG appelle le Japon à cesser les stérilisations forcées des transgenres

L'ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a appelé mercredi le Japon à "réexaminer d'urgence" une loi qui oblige les personnes transgenres à se faire stériliser pour faire reconnaître juridiquement l'identité sexuelle qu'elles ont choisie.

Ce texte entré en vigueur en 2004 exige que le demandeur n'ait "pas d'organes reproductifs ou ait des organes reproductifs ayant perdu leur fonction de manière permanente", une règle confirmée en appel en janvier par la Cour suprême.

"Le gouvernement japonais devrait cesser de contraindre les personnes transgenres à être stérilisées chirurgicalement afin d'obtenir la reconnaissance juridique de leur identité de genre", déclare Human Rights Watch dans un rapport.

HRW voit dans cette règle, qui oblige à "des interventions médicales longues, coûteuses, envahissantes et irréversibles", "une violation des obligations du Japon en matière de droits humains, ainsi que des normes médicales internationales".

La loi exige en outre que le demandeur soit célibataire et sans enfants de moins de 20 ans et subisse un examen psychiatrique afin d'établir un diagnostic de "troubles de l'identité de genre".

"Il s'agit de procédés rétrogrades et nuisibles", basés sur "une notion dépassée et péjorative selon laquelle l'identité transgenre n'est rien d'autre qu'une maladie mentale", conclut HRW dans un communiqué publié en français. L'ONG fait remarquer que l'Organisation mondiale de la Santé a retiré "troubles de l'identité de genre" de la section "troubles mentaux" de sa classification internationale des maladies.

Le rapport de 84 pages est basé sur des entretiens avec 48 personnes transgenres dans 14 régions du Japon ainsi qu'avec des juristes, des membres des services de santé et des universitaires, et accompagné d'une vidéo de certaines des interviews.

Dans la décision rendue publique le 24 janvier, deux juges de la Cour suprême du Japon avaient cependant admis que, bien que cette loi respecte la Constitution, des "doutes" faisaient surface quant à savoir si elle reflétait encore les transformations que connaît la société.

"La souffrance ressentie par les personnes atteintes de troubles de l'identité sexuelle est aussi un problème de la société tout entière, laquelle devrait prendre en compte l'identité sexuelle dans toute sa diversité", avaient-ils souligné.

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