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Une professeure accusée d'avoir contraint ses étudiants à rédiger la thèse de sa fille en Corée du Sud

Une professeure d'université de Séoul a forcé ses élèves à écrire la thèse de sa fille pour lui permettre d'intégrer une école d'odontologie d'élite, dernier scandale en date à secouer un système éducatif sud-coréen ultra-compétitif.

Selon un rapport publié mardi par le ministère de l'Education, l'intéressée enseigne à la prestigieuse Université Sungkyunkwan et a contraint ses étudiants à mener une expérimentation d'une durée de trois mois, leur demandant même d'en falsifier les résultats.

Sa fille avait publié l'étude dans une revue universitaire et l'avait signée de son nom. L'étude avait par la suite été incluse dans son dossier de candidature à l'école d'odontologie de l'Université nationale de Séoul, la plus haute institution du genre en Corée du Sud, et sa candidature avait été acceptée l'année dernière.

Le pays est connu pour son système éducatif ultra concurrentiel. De la réussite scolaire dépend bien souvent la vie entière des futurs adultes. Elle leur ouvre la voie aux meilleurs emplois, à un statut sociable enviable et leur offre même des perspectives de mariage.

Les parents s'efforcent de mettre leurs enfants dans les meilleures écoles et la presse se fait souvent l'écho d'épisodes de triche. L'année dernière, un enseignant soupçonné d'avoir volé les sujets d'examen pour ses filles avait été arrêté.

Des personnalités politiques, dont la ministre de l'Education actuelle Yoo Eun-ha, se sont excusés par le passé pour des manquements éthiques en rapport avec l'éducation de leurs enfants. Mme Yoo avait reconnu avoir falsifié son adresse pour pouvoir inscrire sa fille dans une école primaire courue du centre de Séoul.


"Expulser la professeure"

Dans la dernière affaire en date, le ministère de l'Education ajoute avoir demandé au parquet d'étudier d'éventuelles violations de la loi.

"Le ministère de l'Education prévoit de demander à son université d'expulser la professeure", a dit un responsable à l'AFP.

Selon le ministère, l'intéressée avait demandé à une étudiante d'effectuer au nom de sa fille 54 heures de travail volontaire dans une école pour non voyants où elle avait traduit un ouvrage en braille. L'étudiante avait reçu pour ce travail 500.000 wons (390 euros).

En Corée du Sud, le volontariat est pris en compte par les universités dans les dossiers de candidature.

La fille a également reçu divers prix universitaire pour des travaux réalisés par les étudiants de sa mère.

La presse sud-coréenne a souvent raconté les difficiles conditions de vie auxquelles sont soumis de nombreux étudiants, contraints de travailler de longues heures dans des laboratoires ou de réaliser des tâches domestiques pour leurs professeurs.

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