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Une très large majorité des Japonais pour une femme sur le trône impérial

Les quatre cinquièmes de la population japonaise sont favorables à ce qu'une femme puisse accéder au trône impérial, selon un nouveau sondage, alors que la loi impériale actuelle n'autorise que les hommes à régner sur le trône du Chrysanthème.

L'enquête a été menée en fin de semaine dernière par l'agence de presse Kyodo auprès d'un millier de personnes, après que l'empereur Naruhito, 59 ans, a solennellement proclamé mardi dernier son intronisation.

Les résultats montrent que 81,9% des citoyens interrogés sont favorables à ce que la fille d'un empereur puisse devenir impératrice, tandis que 13,5% se sont exprimés contre.

Le pourcentage "pour" descend cependant à 70% (21,9% contre) quand la question porte non pas sur l'accession simple d'une femme à la plus haute dignité impériale, mais sur le fait de savoir si on autorise aussi l'ascendance féminine pour les héritiers du trône: autrement dit, le fait que les enfants d'une femme de la famille impériale puissent un jour devenir empereur ou impératrice.

Actuellement, quand l'empereur a une fille -- ce qui est le cas de Naruhito --, elle ne compte pas, ni ses descendants. Car elle quitte la famille impériale au moment de son mariage avec un roturier, et ses enfants, même un garçon, ne figurent pas sur la liste des héritiers potentiels du trône.

Ces règles posent un problème de continuité de la prétendue "plus vieille dynastie du monde" en raison du peu d'hommes aujourd'hui susceptibles d'hériter du trône.

A ce jour, les trois successeurs potentiels de Naruhito sont dans l'ordre: le Prince Akishino, frère cadet de l'empereur, âgé de 53 ans; Hisahito, 13 ans, fils du Prince Akishino; et en troisième lieu, le Prince Hitachi, frère cadet du précédent empereur, Akihito, âgé de 83 ans.

Le débat au Japon sur la remise en cause de la patrilinéarité impériale n'est pas nouveau mais il avait baissé en intensité après la naissance en 2006 du Prince Hisahito.

Les milieux conservateurs, auxquels appartient l'actuel Premier ministre Shinzo Abe, sont réticents à réviser la loi sur la Maison impériale dans le sens d'une féminisation du trône.

Le porte-parole de l'exécutif, Yoshihide Suga, a toutefois promis que la question serait abordée, "avec prudence", une fois terminées toutes les cérémonies de la succession entre Akihito, désormais empereur émérite, et Naruhito.

La semaine dernière, un groupe de politiciens a ressorti une autre solution déjà maintes fois évoquée: élargir l'éventail masculin en votant une loi spéciale qui ferait revenir dans la famille impériale des hommes de branches qui en ont été exclues après-guerre.

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