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USA: à l'audience, une victime présumée s'en prend à Cosby, "violeur en série"

La première des victimes présumées appelées à témoigner lors du procès de Bill Cosby a dit mercredi son désir de voir "un violeur en série" être condamné, en référence à l'acteur américain qui est accusé par des dizaines de femmes.

Ancienne aspirante actrice, Heidi Thomas, qui est aujourd'hui professeure de musique dans le Colorado, n'a pas mâché ses mots à l'heure de qualifier celui qui, en 1984, l'a agressée sexuellement dans un ranch du Nevada, selon elle.

"Je veux voir un violeur en série être condamné", a-t-elle dit à l'avocate de la défense Kathleen Bliss, qui avait pris la suite du ministère public pour interroger le témoin, au troisième jour du procès à Norristown (Pennsylvanie).

Mardi, elle avait décrit sa rencontre avec le comédien devenu une vedette mondiale avec la série "The Cosby Show" (1984-1992), qui l'aurait pressée de boire une gorgée de vin contenant vraisemblablement un sédatif, ce qu'elle ignorait.

La substance, non identifiée, l'aurait plongée dans un état de semi-conscience dont elle ne serait sortie que brièvement durant les quatre jours suivants.

Elle a dit se souvenir s'être éveillée alors que Bill Cosby tentait de lui faire pratiquer une fellation.

Après avoir tu les faits durant longtemps, Heidi Thomas a expliqué avoir révélé publiquement son agression en voyant d'autres femmes témoigner contre l'acteur, aujourd'hui âgé de 80 ans.

Lors de ce second procès, le premier ayant été annulé faute d'unanimité du jury, le ministère public cherche à replacer l'agression présumée d'Andrea Constand, la seule pour laquelle Bill Cosby est jugé, dans le contexte d'autres accusations portant sur des faits similaires présumés, commis sur des décennies.

Outre Heidi Thomas et Andrea Constand, quatre autres femmes se disant victimes de l'acteur doivent ainsi témoigner durant le procès de leur agression sexuelle présumée, selon un mode opératoire récurrent.

Interrogée par la défense mercredi, Heidi Thomas n'a pas fait mystère du soutien qu'elle avait apporté à Andrea Constand, qui affirme avoir été abusée en janvier 2004 au domicile de Bill Cosby.

Le message "je suis avec toi, ma soeur", envoyé à l'ancienne cadre administratif de l'université de Temple via Facebook? "Je l'ai probablement" envoyé, a-t-elle répondu. "Ca me ressemble."

Face à cette contextualisation de l'accusation, la défense veut, elle, se concentrer sur Andrea Constand, comme elle l'a fait mardi, et fragiliser son témoignage en pointant quelques incohérences et en la dépeignant comme "un escroc", en quête d'un coup financier.

Le procès pourrait durer environ un mois.

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