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Venezuela: prolongation des discussions gouvernement-opposition

Le gouvernement vénézuélien et une partie de l'opposition ont poursuivi mardi à Saint-Domingue leur dialogue portant notamment sur la prochaine élection présidentielle, et ils ont décidé de prolonger les discussions.

Les délégués des deux parties s'étaient déjà entretenus pendant six heures lundi, dans un contexte où le président vénézuélien Nicolas Maduro cherche à se faire réélire dans des conditions décriées par l'opposition.

"Nous avons convenu de poursuivre le travail pendant toute la soirée" de mardi, et "demain à neuf heures du matin (13h00 GMT), nous reprendrons" les discussions, a déclaré à la presse après 12 heures d'entretiens le principal négociateur du gouvernement, le ministre de la Communication Jorge Rodriguez.

"Il ne manque que deux petits points" sur les six points prévus pour parvenir à "un accord définitif", a assuré M. Rodriguez, sans fournir de précisions. Il s'est déclaré "certain à 98%" qu'un tel accord pourrait être trouvé.

Les représentants de l'opposition vénézuélienne n'ont pas fait de déclarations.

Depuis décembre, le gouvernement et l'opposition négocient en République dominicaine pour tenter de trouver une solution à la crise politique qui secoue le Venezuela.

Mais depuis la décision de la semaine dernière du pouvoir vénézuélien, englué dans une grave crise économique, de convoquer une élection présidentielle anticipée avant le 30 avril, les pourparlers se concentrent sur la date de l'élection et sur les garanties électorales réclamées par l'opposition.

Jusqu'à présent, la présidentielle était officiellement prévue pour fin 2018 mais, selon les analystes, la date a été avancée par le camp présidentiel afin de profiter d'une dynamique électorale favorable et des divisions de l'opposition.

La coalition de l'opposition, la Table de l'unité démocratique (MUD), s'est présentée divisée à ce nouveau cycle de pourparlers: Volonté populaire (VP), le parti de Leopoldo Lopez, une des grandes figures de l'opposition, a décidé de quitter la table des négociations faute de "garanties électorales".

Le chef de l'Etat socialiste a assuré mardi en conseil des ministres à Caracas détenir des "preuves" selon lesquelles le département d'Etat américain était "en train de mettre la pression sur l'opposition pour qu'elle ne signe pas" un éventuel accord. Il a répété que son gouvernement était "prêt" à signer.

Un peu plus tôt, le ministre de la Communication Jorge Rodriguez, chef de la délégation gouvernementale, avait assuré que "les positions s'étaient rapprochées". "Quelque chose de positif devrait sortir d'ici aujourd'hui", a-t-il prédit.

Parmi les garanties demandées par l'opposition figure la présence d'"observateurs internationaux" pendant le scrutin, a déclaré à l'AFP le député Enrique Marquez, un des négociateurs de la MUD.

La justice vénézuélienne a écarté vendredi la MUD de la course à la présidentielle en tant que coalition. Les partis qui composent la MUD peuvent en revanche participer individuellement au scrutin, dont la date précise n'a pas encore été annoncée par le Conseil national électoral.

Les Etats-Unis ont appelé mardi le gouvernement du président Maduro à conclure avec l'opposition un accord sur la date de l'élection présidentielle lors des discussions de Saint-Domingue et à autoriser la MUD à participer au scrutin.

Washington "espère que le régime de Maduro aura le courage (...) de permettre la participation de la MUD à l'élection présidentielle" et que cette élection aura lieu "à une date convenue par les deux parties", a déclaré sur Twitter l'ambassade des Etats-Unis à Caracas.

Dimanche prochain, le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV, au pouvoir), doit officialiser la candidature de Nicolas Maduro à un nouveau mandat présidentiel.

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