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Victoire pour les couteaux Laguiole: leur nom à nouveau reconnu

Le village de Laguiole, dans lequel sont produits des couteaux du même nom vient de gagner une bataille importante contre un grand entrepreneur parisien.

Les habitants du village de Laguiole ne sont pas peu fiers. Ce bourg niché sur le plateau de l'Aubrac en Aveyron est réputé dans le monde entier pour ses couteaux fermants, au manche siglé d'une abeille, fabriqués depuis le 19e siècle.

Pourtant, pendant plus de 25 ans, le village a été dépossédé de son identité. Gilbert Szajner, un entrepreneur du Val-de-Marne, avait déposé en 1993 le nom "Laguiole" pour désigner des couteaux mais aussi du linge de maison, des vêtements, des engrais ou encore des barbecues.

L’homme d’affaires parisien accorde depuis lors des licences à des entreprises françaises et étrangères qui commercialisent sous l'appellation "Laguiole" des produits qui ne sont pas fabriqués là où leur nom semble l'indiquer. De plus, la mairie ne pouvait même plus utiliser son propre nom pour ses logos et pour faire la promotion du village.


"Un amalgame terrible"

Des faits qui marquent une "profonde injustice" selon les habitants du village, fervents défenseurs de leur coutellerie locale. Et la justice vient de leur donner raison. La Cour d'appel de Paris a annulé le 5 mars dernier une vingtaine de marques "Laguiole". Elle reconnait une "fraude" et permet à la commune de retrouver son nom.

C’est un soulagement pour Thierry Moysset, le gérant de La Forge de Laguiole, qui emploie 120 salariés. "Tous ces produits dits Laguiole, parfois fabriqués en Chine ou au Pakistan et souvent de mauvaise qualité, ont contribué à créer un amalgame terrible et à parasiter notre image". Le combat contre l’entrepreneur semblait difficile mais il s’est avéré fructueux.

Aujourd'hui, le village ne compte pas s'arrêter là. L’entrepreneur parisien possède encore quatre marques Laguiole déposées sur une multitude de classes de produits. La commune va intenter une procédure en nullité le plus rapidement possible. Et les habitants sont prêts à aller jusqu’au bout.

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