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Violences envers les Rohingyas - De haut gradés birmans coupables de crimes contre l'humanité sur les Rohingyas

(Belga) Amnesty International veut que les responsables des crimes contre l'humanité commis à l'encontre des Rohingyas soient poursuivis devant la Cour pénale internationale (CPI). Dans un rapport publié mercredi, l'organisme cite nommément 13 hauts gradés de l'armée birmane pour leur rôle dans le nettoyage ethnique subi par la minorité musulmane dans l'État d'Arakan (ouest).

Le général Min Aung Hlaing et douze autres personnes sont clairement identifiés dans ce rapport fondé sur plus de 400 témoignages, corroborés par des images satellites, des photos, des vidéos ainsi que des analyses médico-légales et balistiques. "Le déferlement de violence de la part des forces de sécurité birmanes qui s'est abattu sur de nombreux villages du nord de l'État d'Arakan, sous forme de meurtres, de viols, d'actes de torture, de destruction par le feu et de famine induite, n'est pas le fait de quelques soldats ou unités livrés à eux-mêmes", affirme Matthew Wells, conseiller principal d'Amnesty International pour les situations de crise. La hiérarchie militaire "devait avoir connaissance" des exactions puisque les unités de combat, responsables des crimes commis contre la population rohingya, ont l'obligation de rendre compte de manière précise de leurs déplacements, de leurs interventions et de l'usage fait de leurs armes, pointe le rapport. En outre, il existe "suffisamment d'éléments" pour ouvrir une enquête sur la participation directe présumée de certains dirigeants militaires, souligne l'organisation. Cette dernière rapporte la présence dans la région de plusieurs haut gradés avant et pendant la campagne de violences "afin de superviser une partie des opérations". Selon Amnesty, les forces de sécurité birmanes se sont rendues coupables de neuf des 11 types de crimes contre l'humanité repris dans le Statut de Rome, qui a donné naissance à la CPI. "Le Conseil de sécurité des Nations unies doit cesser les jeux politiciens et saisir de toute urgence la CPI, imposer un embargo complet des armes à destination de la Birmanie et adopter des sanctions financières ciblées contre les individus haut placés responsables de violations et de crimes graves", revendique Matthew Wells. En attendant, la communauté internationale doit se charger de préserver les éléments qui pourront être utilisés au cours de la procédure pénale, préconise encore le rapport. Plus de 702.000 personnes, soit 80% de la population rohingya du nord de l'État d'Arakan, ont dû fuir la Birmanie, majoritairement bouddhiste, et se réfugier au Bengladesh voisin depuis août 2017. (Belga)

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