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Virus en Italie: minute de silence et drapeaux en berne

Une minute de silence et des drapeaux tricolores en berne devant toutes les mairies de la péninsule: l'Italie s'est recueillie mardi en "souvenir des victimes du coronavirus" et en hommage aux professionnels de santé.

Depuis un peu plus d'un mois, ce sont désormais plus de 12.400 personnes qui ont été emportées par le Covid-19 (837 de plus dans les dernières 24 heures), un bilan qui fait de l'Italie le pays le plus endeuillé du monde.

Environ 4.000 personnes restent hospitalisés dans des services de soin intensif.

Sur la place du Capitole à Rome, la maire Virginia Raggi, qui arborait une écharpe tricolore sur un manteau noir, a évoqué "une blessure qui touche le pays tout entier". "Ensemble, nous en sortirons", a-t-elle promis.

"C'est notre façon à nous de nous souvenir des victimes (...) et de rendre hommage au sacrifice et à l'engagement des professionnels de santé", a expliqué le président de l'Association nationale des Communes italiennes, Antonio Decaro, également maire de Bari (Pouilles, Sud), dans un communiqué.

Cette initiative est partie de Gianfranco Gafforelli, président du département de Bergame (Nord), l'un des plus touchés par la pandémie de coronavirus.

"En dépit de la grave crise que nous vivons, nous ne voulons pas faire prévaloir le mal-être, mais rester unis tant dans le deuil qui frappe plus durement certaines zones du pays que dans la solidarité qui doit nous maintenir unis, tous ensemble", a déclaré Antonio Decaro.

"En solidarité avec l'Italie", le Vatican a lui aussi mis ses drapeaux en berne "pour exprimer sa proximité avec les victimes de la pandémie en Italie et dans le monde, à leurs familles et à ceux qui luttent avec générosité pour y mettre fin", a-t-il indiqué dans un communiqué.

- 'Sur la bonne voie' -

Si la contagion semble ralentir depuis plusieurs jours, le nombre de cas positif reste en hausse (105.792 mardi, soit +4% par rapport à la veille).

"Nous récoltons des résultats et nous ne les verrions pas sans les mesures de confinement. Nous allons dans la bonne direction et nous ne devons pas changer de stratégie", a déclaré Franco Locatelli, un responsable sanitaire italien.

L'ampleur de la pandémie n'est pas encore entièrement cernée: "Nous sommes certains qu'en Lombardie les personnes porteuses sont beaucoup plus nombreuses que les personnes infectées, ce qui explique pourquoi il y a un nombre disproportionné de morts par rapport au nombre officiel de personnes infectées", a expliqué sur Radio Capital Massimo Galli, virologue à l'hôpital Sacco de Milan.

Avec plus de 12%, l'Italie présente la proportion la plus élevée au monde de décès par rapport aux cas officiellement recensés.

Les autorités vont prolonger "au moins jusqu'à Pâques" les mesures de confinement imposées depuis maintenant trois semaines aux 60 millions d'Italiens.

Toute levée de ces mesures se fera de manière très progressive, en commençant par une reprise de certaines activités économiques. La réouverture des restaurants, boîtes de nuit et bars viendra en fin de processus

Le patronat italien (Confindustria) a prévenu qu'elle tablait sur une récession de 6%, à condition toutefois que la reprise puisse avoir lieu en mai. Toute semaine supplémentaire conduirait à la perte supplémentaire de 0,75% de PIB.

"Dire +Il faut tout fermer+ peut être justifié, mais ce n'est pas tenable à long terme", "La vraie chose vraiment compliquée, (....) c'est d'essayer de comprendre comment on peut repartir", a reconnu le représentant en Lombardie de la Confindustria, Stefano Scaglia, dans un entretien au journal Il Fatto Quotidiano.

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