Voici pourquoi la lutte contre le tabagisme fonctionne mieux aux Etats-Unis qu'en Belgique

De plus en plus de citoyens américains arrêtent de fumer. Cette année, le pays a atteint son taux le plus bas de fumeurs. Cette réalité est difficilement imaginable chez nous pour l’instant. "On se demande pourquoi on a commencé alors qu’on ne sait pas arrêter", "J’ai déjà essayé à de nombreuses reprises, c’est très difficile, on est très nerveux", "J’ai arrêté 4 ans et demi de fumer et j’ai recommencé, parce que je suis un imbécile", ont expliqué des passants au micro de notre journaliste Julien Crête.


De nombreuses interdictions

Pour l’heure, le nombre de fumeurs aux États-Unis vient d’atteindre un niveau historiquement bas. 15% des adultes y sont adeptes de la nicotine, alors qu’ils étaient 42% il y a 50 ans. En Belgique, la tendance est proche des 25%. Les multiples interdictions sur le sol américain dans les lieux publics ou au travail auraient joué un rôle. "Plus il est difficile et inconfortable de fumer, plus évidemment le fumeur y réfléchit à deux fois avant de fumer. Et d’une certaine manière, quand ça devient trop compliqué, il finit par lâcher ce qui devient non plus un plaisir, mais une contrainte", explique Martial Bodo, psychologue et tabacologue à l’institut Jules Bordet.


Un produit quasi aussi inaccessible que... le caviar

Parmi les autres facteurs qui expliqueraient les résultats américains, des restrictions en matière de publicité, mais surtout une hausse considérable des prix de vente. "Beaucoup de fumeurs sont renouvelés par les jeunes, qui remplacent les adultes ou les plus âgés qui ont soit arrêté ou qui meurent du tabac, et c’est un budget qu’il faut trouver, c’est 12 dollars par jour et donc forcément, ça dissuade l’accessibilité à un produit qui est inaccessible comme... du caviar", précisé M. Bodo.

Paradoxe de la situation, les États-Unis restent le principal fabricant de cigarettes au monde. Sept produits sur dix viendraient des USA.