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Volcan philippin: des chevaux secourus après une mission dangereuse

Ils descendent du bateau, effrayés et couverts de cendres. Ces petits chevaux, rescapés de l'éruption du volcan philippin Taal, ont été sauvés par leurs propriétaires, retournés sur l'île pour une périlleuse évacuation de leurs précieux animaux.

Plus d'une dizaine d'entre eux ont ainsi été transportés hors de l'île volcanique dans de petits bateaux, jusqu'à la ville de Balete, sur les berges du lac Taal au sud de Manille.

Ces chevaux, qui transportent les touristes jusqu'en haut du volcan, sont le principal gagne-pain des petits exploitants de l'île.

Quand le volcan Taal, situé à 65 km de la capitale, est entré en éruption dimanche, des milliers d'habitants ont été contraints d'abandonner à la hâte leur cheptel et la plupart de leurs biens.

"Nos vies dépendent de nos chevaux, ce sont eux qui nous permettent de vivre" a expliqué à l'AFP un propriétaire, Alfredo Daet, 62 ans après avoir ramené trois de ses animaux sur la terre ferme.

"Nous aimons nos chevaux... c'est pourquoi nous voulions les sauver", a-t-il expliqué.

Les chevaux, qui sont plusieurs centaines sur l'île, peuvent rapporter sept dollars chacun à chaque fois qu'ils transportent sur leur dos les touristes venus admirer la magnifique vue depuis le haut du volcan.

Cette source de revenus est loin d'être négligeable dans un pays où des millions de personnes survivent avec moins de 2 dollars par jour.

Une multitude d'animaux de la ferme, notamment des vaches et des chèvres, vivant sur l'île ont été tués lors de l'éruption alors que des milliers d'habitants ont évacué de crainte d'une éruption de grande ampleur.

En retournant chez eux, malgré les nombreuses mises en garde des autorités, ces hommes ont donc enfreint l'ordre d'évacuation au péril de leurs vies.

"Si nous laissons les chevaux mourir (sur l'île), nous serons ceux qui perdront à la fin", a expliqué à l'AFP un autre propriétaire, Pejay Magpantay, après avoir sauvé 11 de ses 14 bêtes.

Le volcan Taal, qui se trouve au milieu d'un lac de cratères, est l'un des plus actifs dans un archipel qui est une zone d'intense activité sismique du fait de sa position sur la "Ceinture de feu du Pacifique".

Bien que classé "zone de danger permanent", par les vulcanologues travaillant pour le gouvernement, les habitants sont autorisés à vivre sur cette île et les touristes à la visiter.

Depuis 1572, il est entré des dizaines de fois en éruption, la plus meurtrière a eu lieu en 1911.

Cette année-là, quelque 1.300 personnes étaient décédées et des cendres avait été projetées jusqu'à Manille.

Sa dernière éruption majeure remonte à 1977.

Depuis l'éruption de dimanche, des appels ont été lancés pour empêcher, une fois pour toutes, les gens de vivre sur l'île.

"Je recommande fortement que nous appliquions la proposition que... Le Taal (volcan) soit déclaré +no man's land+", a déclaré mardi à la presse le ministre de la Défense Delfin Lorenzana.

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