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Windsurf: Boujmaa Guilloul, des vagues à l'âme

Son rêve le plus fou? "Changer le monde": à 33 ans, Boujmaa Guilloul est une superstar du windsurf, le premier Maghrébin à briller chez les pros. En plus de collectionner les titres, il tire le Maroc vers le haut.

A 12 ans, Boujmaa Guilloul s'est juré de venir voir la mer tous les jours de sa vie. Depuis, il n'a pas failli à sa promesse. Mieux, il a fait de sa mer adorée, celle qui borde Essaouira, un des meilleurs spots au monde de windsurf dans les vagues, la plus spectaculaire des disciplines de planche à voile.

En avril, il a permis à Essaouira d'accueillir pour la première fois le circuit professionnel (PWA) avec une compétition internationale de très haut niveau. Jamais le Maroc ni même l'Afrique n'avaient été choisis par l'élite de la planche à voile.

"A travers le windsurf je veux vraiment aider au développement du Maroc. C'est un moyen de marquer les esprits des jeunes Marocains. Essaouira est une petite ville mais j'espère que j'inspire positivement les jeunes. J'aimerais faire partie des gens qui font changer le pays, développer un savoir qu'on pourra partager et l'âme de la jeunesse marocaine", confie Boujmaa Guilloul à l'AFP.

Athlète débordant de sagesse, il a découvert le windsurf à Essaouira, où il est né et où il a grandi avec sa mère et son frère avec qui il a toujours partagé sa passion de la mer. "Depuis qu'on est tombé dans l'eau, on n'en est jamais sorti", dit-il.

Après avoir bricolé lui-même sa première planche avec des bouts de bois, il passe pro quand il a 20 ans, en 2004. Trois ans plus tard, il signe sa première victoire sur le circuit jusqu'à devenir champion du monde en 2016, soit une première dans l'Histoire du Maghreb et même de l'Afrique.

- Un exemple -

Boujmaa excelle sur les grosses vagues avec un style bien atypique.

"Les meilleures sensations, c'est de pouvoir sauter en l'air et de faire des figures. J'ai toujours poussé mes limites. Quand je pars dans l'océan, je me laisse porter par les vagues, des éléments forts en énergie. Je fais partie de tous ces éléments", souligne le surfer, qui a créé 2 figures répertoriées par la PWA.

"L'une de ces 2 figures, jamais personne n'a réussi à la faire. Elle s'appelle 'black shot' et se fait avec les pieds inversés et ça, ça fait peur", raconte-t-il.

Et puis il a aussi établi un record du monde en 2012 - et qui tient toujours - celui du saut le plus haut, soit 20 m.

"L'océan est devenu mon temple, je retrouve ma sérénité, je me ressource dans l’océan, les vagues. Ca m'a ouvert l'esprit", assure le Marocain, adulé par ses compatriotes.

"Boujmaa, c'est une vedette", relève Maria Bensaad, qui travaille avec lui depuis 4 ans sur le développement du windsurf au Maroc. "Les gens l'admirent, tout le monde l'aime, il est applaudi. Il a été cité comme un exemple de réussite dans le pays par le ministre de l’Équipement lors de la conférence de presse de la candidature du Maroc à l’organisation de la Coupe du monde de foot en 2026".

Boujmaa Guilloul, qui possède aussi un magasin de planches à Essaouira, ne se cantonne pas à l'aspect sportif. Il milite également pour le nettoyage des plages et s'engage dans le développement durable.

"Dans ma vie, il y a beaucoup de hasard ou alors c'est un destin bien dessiné. J'aimerais bien faire partie de ces gens qui changent l'humanité", dit-il tout simplement.

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