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XV de France: Fofana, une faim de débutant

Malgré ses 30 ans, Wesley Fofana aborde son retour au sein du XV de France, samedi contre la Nouvelle-Zélande, avec l'envie d'un jeune premier. Parce qu'il en a été éloigné depuis un an et demi, et parce qu'il aurait pu "mourir d'un coup, sur le terrain", touché aux cervicales fin décembre.

23 décembre. Un banal match de Top 14 à Pau, qu'il dispute en entier, mais après lequel "il ne (peut) plus bouger la tête".

"Au scanner, tout le monde a pris peur" raconte-t-il à l'AFP. Hernie aux vertèbres cervicales, "placée tellement haute (sur la nuque) que j'aurais pu mourir d'un coup, sur le terrain. Ou dans le meilleur des cas finir handicapé".

Une blessure "très rare, qui n'arrive que tous les 10 ans" selon les chirurgiens, pour qui l'opération est "très délicate".

Rassuré, Fofana passe sur le billard, après avoir envisagé de mettre un terme à sa carrière: "Je me suis dit +s'il faut même que j'arrête le rugby, j'arrête le rugby+. Car j'ai deux enfants, mine de rien le rugby passe après. Il était hors de question que je continue si ma vie était en jeu."

Cette blessure, alors qu'il n'avait retrouvé la compétition que depuis deux mois après neufs mois d'absence en raison d'une rupture d'un tendon d'Achille (janvier 2017), a forcément modifié son rapport à son corps et à son sport. "Je m'entraîne comme un pilier, en chauffant ma nuque", explique le trois-quart centre.

- 'Chanceux' -

D'une manière générale, "tu as besoin de plus de choses pour faire un bon entraînement à trente ans qu'à vingt, où tu prends le ballon et tu cours". Ce qu'il n'a plus fait avec les Bleus depuis le 26 novembre 2016 et une défaite au Stade de France face aux... All Blacks (19-24).

Il les retrouve samedi à Dunedin, après avoir été ménagé lors des deux premiers test-matches en raison d'un début de tendinite au genou droit. Un retour sur la pointe des pieds qui semble parfaitement convenir à ce personnage "assez discret, tranquille". Et sans se "mettre de pression" que pourrait lui valoir son statut de revenant et de cadre supposé du haut de ses 44 sélections.

"Mais avec beaucoup d'envie de porter ce maillot et d'essayer de faire avancer les mecs, de prendre un maximum de plaisir", souligne-t-il. "Cela fait très longtemps que je n'ai pas joué, j'ai eu peu de matches pour m'exprimer cette année (14 dont 10 comme titulaire, NDLR), rien que le fait d'être ici est quelque chose de fort", poursuit-il.

Le Clermontois se considère comme "un joueur chanceux", d'avoir surmonté l'hernie cervicale et parce qu'il est "sélectionné par Jacques (Brunel), ce qui n'est pas donné à tout le monde".

"Je vis le peu qu'il me reste de ma carrière avec beaucoup d'envie et de plaisir", poursuit-il.

Il pourrait en prendre encore plus si jamais il décrochait enfin, après six défaites, sa première victoire face à la Nouvelle-Zélande d'une carrière qu'il envisage désormais différemment.

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