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XV de France: Maestri, printemps agité

Bifurcation de La Rochelle à Paris, retour en bleu après un an d'absence, lors de la tournée de juin en Nouvelle-Zélande: le deuxième ligne du XV de France Yoann Maestri a été placé ces dernières semaines sous les feux de l'actualité.

Il y a un an pile-poil, Maestri s'apprêtait à partir en Afrique du Sud comme capitaine des Bleus, pour le premier test de juin en l'absence de Guilhem Guirado, avant de retrouver son cocon toulousain pour une neuvième saison de suite.

Le décor a depuis changé: le deuxième ligne (30 ans, 59 sél.), titulaire samedi contre la Nouvelle-Zélande à Auckland, retrouve les Bleus sur la pointe des pieds après avoir été écarté par le sélectionneur Guy Novès puis ignoré, jusqu'à cette tournée chez les All Blacks, par son successeur Jacques Brunel.

"Avec beaucoup d'envie et de plaisir d'être ici et de revoir des mecs que je n'avais pas vus depuis un moment mais que je connais depuis des années. Et pas mal de mecs que j'avais appris à découvrir en jouant contre eux, mais avec qui je n'avais jamais joué en sélection. C'est hyper frais et plaisant", déclare-t-il.

Parmi ces nouvelles têtes, Paul Gabrillagues, avec qui il formera l'attelage samedi à l'Eden Park comme la saison prochaine au Stade Français.

Où il s'est engagé mi-mai pour quatre saisons après avoir pourtant signé un pré-contrat avec La Rochelle. Avant que le manager des Maritimes, Patrice Collazo, Varois comme lui, ne quitte le club soudainement, ce qui a poussé Maestri a aller voir ailleurs.

"Patrice était à l'origine clairement de ma venue à La Rochelle. On vient du même endroit, on s'est rencontré par le passé. C'était un défi de travailler avec lui car il a un sacré caractère", explique Maestri. Qui répond par un sourire embarrassé quand il lui est fait remarquer qu'il aurait quand même pu être entraîné par Collazo s'il avait attendu quelques semaines de plus, ce dernier ayant été intronisé manager de Toulon mercredi...

- 'Je ne méritais pas' -

Loin d'Auckland, où il est parti avec les Bleus avec un nouveau statut, le cadre de Philippe Saint-André puis de Novès jusqu'à cette tournée de juin calamiteuse chez les Springboks (trois lourdes défaites) s'est mué en bizuth de l'ère Brunel, qui ne l'avait pas appelé pour le Tournoi des six nations.

Le résultat, logique, de prestations déclinantes. "Je ne méritais pas d'y être", a-t-il reconnu. "Mais (cette mise à l'écart) te permet de te rendre compte de certaines choses, de progresser, de te remettre en question, de te régénérer" physiquement, a-t-il ajouté.

Après six saisons à doublonner matches internationaux et de Top 14, qui "malheureusement t'impactent car c'est un sport de combat". Surtout pour un deuxième ligne.

En novembre et pendant le Tournoi, Maestri s'est donc refait une santé: "Quand tu as le temps de récupérer, tu es prêt à t'entraîner plus fort. Et le travail finit par payer."

Par ce retour en sélection, profitant sans doute de l'absence des Clermontois Arthur Iturria et Sébastien Vahaamahina, et pour lequel il ne se met aucune pression.

Sauf celle, collective, d'"affronter ce qu'il se fait de mieux", les doubles champions du monde en titre, qu'il n'a jamais battu en six confrontations. Quand il paraissait indéboulonnable de la deuxième ligne du XV de France.

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