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XV de France: pour Bastareaud, il faut "au moins mourir les armes à la main"

"On doit au moins mourir les armes à la main": le capitaine du XV de France Mathieu Bastareaud a fait appel vendredi à la "fierté" de ses coéquipiers pour tenter de rivaliser samedi avec les All Blacks à Wellington, une semaine après la déroute d'Auckland (11-52).

QUESTION: Sentez-vous un sentiment de révolte poindre au sein du groupe?

REPONSE: "On est des grands garçons, je n'ai pas eu besoin de dire grand chose pour motiver les mecs, si on n'a pas d'esprit de révolte quand on en prend 50, on n'a rien à faire là. Nous devons montrer un autre visage qu'en deuxième mi-temps, où on a défendu comme des enfants. Nous devons montrer que nous sommes une équipe, pas juste une sélection de joueurs. Il y a un bon état d'esprit dans le groupe, il faut le montrer sur le terrain."

Q: Au plan du jeu, qu'est-ce qui vous fait penser qu'il y a l'espoir de faire mieux?

R: "Il faut se dire qu'on n'a rien à perdre, arrêter de jouer parfois un peu comme des robots. c'est vrai qu'il y a des combinaisons, un plan de jeu élaboré, mais parfois il faut un peu plus jouer et regarder ce qu'il y a en face. On a vu qu'il y avait des situations qu'on n'a pas exploitées, par timidité peut-être."

Q: Faut-il mettre davantage de coeur?

R: "Bien sûr mais il ne faut pas tomber dans le trop plein d'émotion, c'est à double tranchant. Quand porte ce maillot on se doit de l'honorer, la semaine dernière ce n'était pas totalement le cas. On sait qu'on a un gros défi (à relever), encore un, et un autre la semaine prochaine (à Dunedin). On a besoin de certitudes. Quand on joue cette équipe-là on ne peut pas se contenter de l'à peu-près. Ca a été ça (samedi dernier), notamment sur les montées défensives, où on n'a pas été efficace, par manque de communication. On a beaucoup bossé sur ça cette semaine pour que ce soit beaucoup plus simple et fluide. Maintenant, c'est un match de rugby, s'il n'y a pas ce surplus de motivation pour venir défier les Néo-Zélandais ici, il fallait rester à la maison. On a tous conscience que ce match est d'autant plus important qu'on va nous attendre sur ça."

Q: Comment retrouve-t-on le sourire?

R: "Dimanche, c'était dur. Mais on s'est dit que la tournée n'était pas terminée. Que si on baissait la tête, les deux dernières semaines allaient être difficile. Il faut relever la tête, bosser, simplement vivre, vivre ensemble et prendre du plaisir à être ensemble car si on commence tous à faire la gueule, ce sera encore pire."

Q: Faites-vous un complexe face aux All Blacks?

R: "Je ne sais pas. On a tous grandi en entendant qu'ils étaient les plus beaux, les meilleurs, les plus forts. On a un peu été élevés comme ça. C'est forcément dans un coin de la tête, mais il faut oublier toute l'aura qu'il peut y avoir autour de cette équipe."

Q: Que pouvez-vous dire de rassurant à l'endroit des supporters français?

R: "Que tant que je serai capitaine on se sacrifiera, tout simplement. Porter ce maillot signifie quelque chose, beaucoup de valeurs: de combat, de sacrifice, de travail. On les a un peu perdues la semaine dernière. C'est indigne de nous, de notre groupe. Sur tout ce qu'on s'est dit la semaine dernière on s'est un peu menti. On a beaucoup parlé d'orgueil, de révolte. Bien sûr il en faut mais il y aussi un peu de fierté à avoir (...) Quand on porte le maillot de l'équipe de France, on doit au moins mourir les armes à la main. Je ne préfère pas m'avancer car je ne suis pas comme ça, on ne sait jamais ce qu'il peut arriver, mais en tout cas je sais qu'on sera préparé pour demain (samedi) et qu'on ne baissera pas les bras."

Propos recueillis en conférence de presse

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