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Yémen: 3 jours après un raid meurtrier, les secours toujours à l'oeuvre

Des équipes de secours tentaient toujours mercredi de retrouver d'autres corps de victimes d'un raid aérien dans l'ouest du Yémen, trois jours après la frappe qui a fait plus de 100 morts, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Le raid, mené par la coalition emmenée par l'Arabie saoudite, a touché dimanche un centre de détention tenu par les rebelles Houthis à Dhamar, au sud de Sanaa.

Une grosse excavatrice de chantier et un bulldozer remuent des blocs de béton de bâtiments effondrés sur le lieu de l'attaque, selon une vidéo tournée par un collaborateur de l'AFP.

Les engins de chantier s'activent autour de l'un des bâtiments effondrés.

Soudain, un corps ensanglanté pris dans les amas de béton et l'enchevêtrement des barres de fer est trouvé et les équipes du Croissant-Rouge se saisissent d'un sac mortuaire blanc pour le couvrir.

Des sacs contenant quatre corps sont placés côte à côte à même le sol.

"Le travail continue, des équipes locales et d'autres venant de Sanaa ont dégagé un certain nombre de corps des décombres", a déclaré Hassan al-Ansi, l'un des secouristes du Croissant-Rouge yéménite.

Il n'a pas donné de bilan précis et n'a pas indiqué combien de corps ont été trouvés en trois jours.

Dimanche, le CICR avait estimé que "plus de 100 personnes" avaient été tuées dans la frappe.

Un responsable du "ministère" de la Santé des rebelles Houthis, le docteur Youssef al-Hadhiri, interrogé par l'AFP, a affirmé mercredi que le bilan s'élevait jusqu'ici à 123 morts et 50 blessés.

La coalition menée par l'Arabie saoudite, qui avait indiqué dimanche avoir visé "une cible militaire légitime", a déclaré lundi qu'elle n'avait pas été informée de la présence de prisonniers sur le site, et a imputé aux rebelles "l'entière responsabilité" de cette frappe.

A l'hôpital de Dhamar, les photos de plus de 60 morts ont été affichées sur un mur et de nombreuses personnes tentaient de reconnaître leurs proches.

"Je suis venu chercher un martyr qui était détenu depuis quatre mois", déclare Saleh Ahmed.

Des blessés, le regard perdu, errent dans les couloirs de l'hôpital. D'autres regardent à la télévision un discours du chef des rebelles Abdel Malek al-Houthi.

Un blessé dénonce une frappe contre des "détenus innocents".

La coalition intervient au Yémen depuis 2015 pour soutenir les forces progouvernementales contre les rebelles qui se sont emparés de vastes zones de l'ouest et du nord du Yémen dont la capitale Sanaa.

Depuis 2014, le conflit a fait des dizaines de milliers de morts dont de nombreux civils, d'après des ONG. Il a plongé ce pays --le plus pauvre de la péninsule arabique-- dans la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Des experts de l'ONU ont fait état mardi dans un rapport de la "multitude de crimes de guerre" qui auraient été commis par les diverses parties depuis le début du conflit.

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