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Yémen: 55 morts en 24 heures dans la province de Hodeida

Cinquante-cinq personnes ont été tuées en 24 heures dans les bombardements, les raids et les combats dans la province de Hodeida, dans l'ouest du Yémen, ont indiqué mardi des sources locales, militaires et médicales.

Les forces progouvernementales yéménites, encadrées par les Emirats arabes unis, pilier de la coalition conduite par l'Arabie saoudite, ont lancé le 13 juin une offensive visant à chasser les rebelles Houthis de la ville portuaire de Hodeida, essentielle pour les importations.

Les Emirats ont exigé à nouveau mardi un retrait des rebelles de Hodeida à la veille d'une rencontre de l'émissaire de l'ONU avec le président Abd Rabbo Mansour pour tenter de trouver un accord évitant une une escalade militaire.

Selon des sources locales et hospitalières, huit personnes ont péri dans un raid sur un bus circulant sur la route de Zabid, dans le sud de la province. On ignore si le bus transportait des civils ou des combattants rebelles.

Six combattants Houthis ont été tués dans un autre raid dans le même secteur qui a détruit leur véhicule, selon les mêmes sources.

En outre, 38 rebelles et trois soldats progouvernement ont été tués au cours des dernières 24 heures dans les bombardements autour de l'aéroport de Hodeida, à la sortie sud de la ville, et dans les localités de Tuhaita et Jarahi, situées beaucoup plus au sud, selon des sources médicales et militaires.

Les nouvelles pertes humaines portent à 429 le nombre de morts en près de deux semaines de combats.

- "Nous avons de l'espoir" -

Les Emirats arabes unis ont rejeté mardi tout accord négocié par l'ONU qui ne comporte pas un retrait des rebelles de Hodeida.

"Nous avons de l'espoir et nous croyons au processus politique", a déclaré à la presse Rim al-Hachémi, ministre d'Etat à la Coopération internationale avant des entretiens mercredi de l'émissaire de l'ONU pour le Yémen Martin Griffiths avec le président Hadi à Aden (sud).

"Mais nous ne pouvons imaginer un arrangement par lequel les (rebelles) Houthis resteraient dans la ville" de Hodeida, a-t-elle ajouté.

Depuis le 13 juin, Abou Dhabi n'a cessé d'insister sur un retrait "inconditionnel" des Houthis de cette ville.

Les Emirats ont aussi affirmé qu'ils n'avaient l'intention pour le moment de marcher sur le port ou d'entrer dans la ville pour ne pas provoquer de pertes parmi les civils.

Le Yémen dépend des importations pour 90% de sa nourriture, et 70% de celles-ci passent par Hodeida, sur les rives de la mer Rouge. Hodeida est également le principal point d'entrée de l'aide humanitaire.

L'émissaire de l'ONU pour le Yémen avait affirmé la semaine dernière que sa priorité était d'éviter une escalade militaire supplémentaire à Hodeida et de revenir rapidement à des négociations politiques.

Depuis que la coalition militaire emmenée par Ryad est intervenue au Yémen en 2015 en soutien aux forces gouvernementales face aux rebelles, le conflit a fait près de 10.000 morts. Le pays connaît "la pire crise humanitaire du monde", avec des millions de personnes au bord de la famine, selon l'ONU.

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