Accueil Actu

L'hommage poignant de Macron à Aznavour: "Ses chansons furent pour des millions de personnes un baume, un remède, un réconfort"

Après les larmes est venu le temps des adieux pour les fans de Charles Aznavour. Le président Emmanuel Macron a rendu hommage au monument de la chanson française qui a bercé des générations pendant une carrière longue de 70 ans.

"Charles Aznavour est devenu unanimement un des visages de la France", a déclaré vendredi le président Emmanuel Macron, lors de l'hommage national rendu vendredi aux Invalides à Paris au monument de la chanson décédé lundi à l'âge de 94 ans. "Au fil des années, cette présence, cette voix, cette intonation reconnaissable entre toutes s'est installée dans nos vies, quelle que soit notre condition, quel que soit notre âge", a souligné le président, saluant la mémoire d'un artiste qui n'a cessé de s'abreuver dans la langue française "qu'il sut faire vivre".

Dans un discours à la fois solennel et lyrique, le président français a rappelé que Charles Aznavour, né Shahnourh Varinag Aznavourian à Paris en 1924 de parents arméniens, était devenu aussi "français par la langue". "C'est par là qu'Aznavour devint ainsi français et même disait-il parisien, ancrant par les mots son imaginaire dans une identité qui n'était pas celle de ses parents, prenant pied dans la longue tradition des conteurs, des poètes", a déclaré le président.

Enfant de la diaspora arménienne, le chanteur "savait, dans sa chair, que la France véritable est celle qui accueillie, qui ne se racornit pas dans la peur obsidionale mais continue de vivre dans l'hospitalité", a souligné le président. "Ses chansons furent pour des millions de personnes un baume, un remède, un réconfort", a-t-il encore ajouté.C'est au son d'"Emmenez-moi" joué au piano que le cercueil a quitté la cour des Invalides. L'Elysée a précisé que la famille avait voulu un hommage républicain et officiel, avec le président de la République mais aussi des autorités arméniennes, et n'avait pas souhaité un hommage comme celui organisé pour Johnny Hallyday.


Une double culture

Né Shahnourh Varinag Aznavourian à Paris en 1924, Charles Aznavour était l'un des représentants les plus symboliques de la diaspora d'Arménie, pays qu'il découvrit dans les années 60 et avec lequel il a entretenu des liens étroits tout au long de sa vie, en particulier après le terrible séisme de décembre 1988. En référence à sa double culture, la Marseillaise et l'hymne arménien ont été joués par la garde républicaine au cours de la cérémonie.

Au lendemain de ce dernier rendez-vous avec son public, Charles Aznavour sera enterré samedi après-midi à Montfort-l'Amaury (à l'ouest de Paris). Il reposera dans son caveau familial, aux côtés de ses parents et de son fils Patrick, décédé à l'âge de 25 ans. Avant cela, une cérémonie religieuse est prévue en la cathédrale arménienne Saint-Jean-Baptiste, dans le VIIIe arrondissement de Paris, mais l'accès sera uniquement réservé à la famille, aux proches et aux officiels.


Un artiste pleuré dans le monde entier

La disparition du chanteur, surnommé "le Sinatra français" outre-Atlantique, a été pleurée dans le monde entier, d'Hollywood Boulevard à Erevan, en passant par Beyrouth et Buenos Aires. C'est en Arménie, la terre de ses parents, que l'émotion a été peut-être la plus vive. Un deuil national est d'ailleurs prévu ce vendredi.

Le chanteur se rendait souvent à Erevan pour honorer la mémoire des victimes du génocide arménien et il devait y retourner dans les jours qui viennent avec le président Macron, pour le sommet de la Francophonie. Il s'est éteint lundi à son domicile des Alpilles, dans le sud-est de la France.

Inépuisable et fourmillant de projets, il avait repris la scène en septembre avec deux concerts au Japon. Ces derniers mois pourtant, il avait dû annuler quelques représentations: en avril à Saint-Pétersbourg, victime d'un tour de reins, puis en mai en raison d'une fracture de l'humérus gauche, après une chute. 

À lire aussi

Sélectionné pour vous