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D'abord traumatisant pour les étudiants qui l'ont vécu, voici comment le Walen Buiten d'il y a 50 ans a été très bénéfique pour le Brabant wallon

Il y a 50 ans, en 1968, le "Walen Buiten" ébranlait la Belgique. En pleine crise communautaire, les francophones étaient "chassés" par les flamands de l'Université catholique de Louvain. Un événement traumatisant qui va conduire à la scission de l'institution et à la création de Louvain-la-Neuve. Aujourd'hui, le bilan est plutôt positif. Ce déménagement de l'UCL en Brabant wallon semble avoir été très profitable à la Wallonie. Christophe Clément et Alain Hougardy expliquent à quel niveau et comment pour le RTLinfo 13H.

Bâtie de toute pièce sur ce qui n’était autrefois qu’un champ de betteraves, Louvain-la-Neuve est aujourd’hui devenue une ville attrayante. En 1968, c’est pourtant contraints et forcés que les étudiants francophones se résignent à quitter Leuven sous les cris de Walen Buiten. "C’était une époque violente. Le slogan lui-même était très violent. Du côté des étudiants francophones, c’était très mal pris. 50 ans plus tard, on voit que la présence de l’UCL en Brabant wallon a créé une dynamique, un parc scientifique important, c’est un pôle de développement économique, donc il est évident que ça a eu des retombées qu’on avait sans doute même pas imaginées à l’époque", a expliqué Michel Gevers, ancien leader étudiant et professeur émérite à l’UCL, au micro de Christophe Clément pour le RTLinfo 13H.


Forte de 31.000 étudiants, l’université occupe plus de 4.000 personnes

D’abord vécue comme un traumatisme, l’expulsion des francophones apparaît désormais comme une opportunité pour toute une région. Forte de 31.000 étudiants, l’université occupe plus de 4.000 personnes, ce qui en fait le deuxième employeur de la province. "Ça a eu un impact majeur sur le Brabant wallon, aujourd’hui, une des régions en Europe les plus prospères sur toute une série de critères, sur l’accès à l’enseignement supérieur, sur le produit intérieur brut par habitant, donc c’est vraiment un plein succès", a détaillé Vincent Blondel, recteur de l’UCL, face à la caméra d’Alain Hougardy.


"Il y a un effet boule de neige"

Le campus attire dans son sillage de nombreuses entreprises. A ce jour, plus de 300 entreprises y sont installée et ce n’est pas terminé. Actuellement, c’est un centre d’affaires belgo-chinois qui se construit, avec à la clé, plusieurs centaines d’emplois locaux. "Il y a un effet boule de neige et il y a un écosystème qui se crée ici, c’est-à-dire que c’est comme une Silicon Valley, par exemple, où des entreprises de même secteur ou de secteurs proches peuvent se retrouver, partager leurs problèmes, peuvent attirer à elles seules beaucoup plus de mains d’œuvre que si elles étaient toutes seules", a fait remarquer Didier Paquot, directeur du département économie à l’Union wallonne des Entreprises (UWE).


Bientôt un nouveau quartier

Chaque jour, 50.000 personnes fréquentent la cité universitaire et ses 350 commerces. Un hôtel, 160 appartements neufs et un nouveau quartier complèteront bientôt l’offre. Et le dynamisme de Louvain-la-Neuve rayonne puisque depuis 10 ans la croissance économique du Brabant wallon est supérieure à celle de son voisin flamand. Mais aujourd’hui, des voix s’élèvent pour dénoncer la flambée immobilière qui complique l’accès à la propriété des ménages les plus modestes.

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