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De nombreux mythes entourent Waterloo et la Butte du Lion, mais certains récits sont bien loin de la réalité

La Bataille de Waterloo et la Butte du Lion sont entourés de nombreux mythes et légendes. De nombreux écrivains ont romancé l'événement, mais les récits sont bien loin de la réalité.

Avec sa gueule ouverte tournée vers la France vaincue, sa patte posée sur un boulet de canon, le lion symbolise la fierté du Royaume des Pays-Bas. Mais cette étrange butte qui semble n’intéresser personne, va très vite s’entourer d’étranges rumeurs. "On a longtemps raconté que des botteresses liégeoises, ces femmes qui portaient des hottes sur leur dos, seraient venues ici pour construire la Butte. Alors j'ai fait le calcul. Elles auraient eu besoin de 44.000 charges par jour pour pouvoir réaliser cette Butte dans les délais. C'est impossible", a expliqué Yves Van Der Cruysse, auteur de Waterloo demythifié, et qui mène l’enquête depuis des années.


Certains s'improvisent témoins oculaires

Après le choc des armes, la bataille de Waterloo est devenue aussitôt un objet de culte à l’image de celui qui entoure Napoléon. Celui-ci n’hésite d’ailleurs pas à réécrire l’histoire en évoquant à Saint-Hélène une "glorieuse défaite".

Les écrivains romantiques du 19ème siècle s’emparent alors du personnage pour en faire un "mythe littéraire". Certains s’improvisent même témoins oculaires. "Il y a des écrivains qui ont raconté Waterloo sans être présents. Prenons le cas de Stendhal qui a découvert le champ de bataille sur le panorama de Londres. En ce qui concerne Chateaubriand, il était à Gand et imaginait entendre le bruit des canons alors que l'on sait aujourd'hui que le vent soufflait dans l'autre sens", a ajouté Yves Van Der Cruysse.


Waterloo, morne plaine. Vraiment ?

Les champs de Waterloo enflamment les imaginations. Byron, Verlaine, Rimbaud vivent les combats dans des rêves éveillés. Mais le plus célèbre de tous est Victor Hugo, qui transforme les légendes en réalité comme avec son fameux "Waterloo, morne plaine". "Quand il écrit ce récit, Victor Hugo est sur l'île de Jersey, en plein océan Atlantique. C'est seulement quand il vient à Waterloo pour achever 'Les Misérables', neuf ans plus tard, qu'il se rend compte finalement que cela n'a rien d'une morne plaine", a conclu Yves Van Der Cruysse.

Un nouvel élan populaire anime Waterloo, qui devient une curiosité alors que naissent les guides touristiques. La localité se transforme en passage obligé pour les amoureux d’histoire et ce jusqu’à nos jours. Etrangement, ce n’est le monument des Hollandais mais bien celui des Français, l’Aigle blessé, qui parachève ce nouvel élan populaire.

Le 28 juin 1904, 100.000 personnes assistent à l’inauguration de la statue à la gloire des troupes napoléoniennes. Du jamais vu à l’époque. Waterloo, devient alors un lieu touristique dont le succès se poursuit jusqu’à nos jours.

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