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Débordés et épuisés: les policiers de la zone Nivelles-Genappe n’iront plus à Bruxelles lors des manifestations

Les policiers de la zone Nivelles-Genappe sont souvent appelés en renfort par la police fédérale, notamment pour les manifestations de gilets jaunes. Depuis deux semaines, le chef de corps refuse d'envoyer ses hommes. Ils sont épuisés et ont déjà trop de travail dans leur zone.

Alain a travaillé pendant de nombreuses années pour les services d’ordre à Nivelles, dans le Brabant wallon. Stress intense, horaires difficiles et situations dangereuses : il connaît bien tous ces états.

"On peut être soumis à des périodes de stress intense en fonction de la gravité des événements. On sait quand on commence mais jamais quand on termine", explique Alain Demasy qui est devenu agent de quartier.

Quand ses collègues sont appelés pour des manifestations à Bruxelles, cela a un impact direct sur son travail. "Aujourd’hui on est le 21 décembre et on m’a supprimé trois jours de travail pour faire redescendre mon quota d’heures à une norme raisonnable. Pendant ce temps-là mes dossiers n’avancent pas et les citoyens ne savent pas m’appeler non plus car je ne réponds plus au téléphone pour l’instant et c’est au détriment de mes missions de quartier, de visibilité, comme les autres collègues d’ailleurs", déplore Alain Demasy.


"On oublie parfois les hommes qui se trouvent derrière"

Le commissaire de la zone Nivelles-Genappe refuse d’envoyer des renforts pour la manifestation des gilets jaunes à Bruxelles. "Les zones bruxelloises ont une gestion quasi quotidienne des services d’ordre. Donc il y a une sorte de récurrence qui fait qu’on oublie parfois les hommes qui se trouvent derrière. Ce sont eux le nœud de notre travail, c’est grâce à eux que les services d’ordre sont bien faits et que l’on peut appréhender correctement les personnes qui commettent des infractions ou que l’on puisse s’occuper directement des victimes aussi. Il faut donc que les policiers soient en bonne condition pour pouvoir le faire avec qualité. C’est ça que je revendique", explique Pascal Neyman, chef de corps de la zone.

Le commissaire devrait pouvoir répondre de sa décision devant l’Inspection générale mais il l’assume. En cette période de fêtes, il désire avant tout préserver ses équipes.

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