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Lassés par le confinement et le blocus, Vicki et Louis craquent et s'inscrivent au 4L Trophy (vidéo)

Vicki et Louis Verraver, âgés de 21 et 19 ans, ont décidé de se lancer ensemble dans l'aventure du 4L Trophy. Les deux étudiants ont craqué en plein blocus et se retrouvent embarqués dans une incroyable aventure.

Bienvenue dans le monde fantastique de "La 4L de chez Nous". Un équipage belge engagé au 4L Trophy, en apparence, cela n'a rien d'exceptionnel. Mais l'histoire qui se cache derrière ce projet est en réalité bien plus amusante qu'on ne le pense. Deux jeunes sont à la barre: Vicki et Louis Verraver. Frères et sœurs, âgés de 21 et 19 ans, ils ont décidé de se lancer ensemble dans l'aventure du 4L Trophy, un rallye raid caritatif en faveur de l'association Enfants du Désert et qui vise notamment à fournir du matériel scolaire aux enfants du Maroc.

Là où certains s'imaginent qu'une décision pareille est mûrement réfléchie, notre duo, lui, semble avoir opté pour une autre approche. Et pas des moindres. "On a eu l’idée en plein blocus de Noël", nous raconte Louis, étudiant à l'ECAM. "On en avait un peu marre du blocus, du confinement et tout ça. On a vu pas mal de pubs sur l’épreuve. On s’est inscrits un peu sur un coup de tête", plaisante-t-il ensuite. "Mais on ne regrette pas !", reprend-il immédiatement.

En quelques jours, les voilà propriétaires d'une 4L. Une voiture qui ne peut pas rester chez leurs parents à Genval. Ils ont donc trouvé une nouvelle solution familiale en profitant du garage de leur grand-mère. Quelques mois plus tard, il est temps de se mettre au travail.

"Je le sens bien ce projet !"

Le 4L Trophy est une course très accessible. L'idée n'est pas de construire des bêtes de course et de faire flamber le budget. Mais il faut une 4L robuste, capable de parcourir un désert. Chaque année, ce sont des milliers de candidats, tous étudiants, qui se présentent sur la ligne de départ au Maroc. Tous avec une voiture qu'ils ont préparé.

Vicki et Louis n'échapperont pas à la règle et veulent être au départ en février prochain. Pour ce faire, il faut procéder à de multiples travaux: changement de pièces vétustes, installation de sécurités complémentaires, préparation de l'intérieur, peinture: les tâches ne manquent pas, mais les travaux ont pris du retard, du moins dans un premier temps.

"Nous avons acheté la voiture il y a quelques mois et très vite, les vagues de froid se sont accumulées", nous explique Louis Verraver. "Avec le froid, c’était très compliqué de travailler sur la voiture. Nous n'avons pas avancé énormément, mais nous avons listé ce qu'il fallait faire", embraye-t-il ensuite. Le vrai boulot a débuté en mars. Cet été, ils ont aussi dû composer avec les camps, eux qui sont chefs chez les guides et louveteaux. Bref, tout un agenda. 

J’ai pas mal de cours d’électricité et de mécanique. Je réussis par très bien ces cours, mais ça pourrait quand même nous aider.

Étudiant à l'ECAM, Louis a opté pour les commandes de toutes les réparations complexes. Sa soeur, Vicki, étudiante à l'IHECS, se chargera de la communication. C'est ensemble, par contre, qu'ils rénoveront le véhicule. "J’ai pas mal de cours d’électricité et de mécanique. Je réussis par très bien ces cours, mais ça pourrait quand même nous aider", rigole Louis, qui nous explique avoir obtenu son permis récemment. "C'est ma première voiture !", rétorque-t-il avec humour. "Les voitures, c’est pas vraiment mon domaine, mais c’est intéressant de s’y plonger je trouve", lui répond Vicki. "Je le sens bien ce projet, même s’il nous manque quelques notions de mécanique. C’est rigolo de s’occuper de la voiture, d’apprendre", conclut Louis.

 

Conscients de leurs limites, les deux Verraver préfèrent jouer la carte de l'humour et de la détente. Cette aventure, ils la vivront à fond, mais sans aucune prétention. "J’espère déjà passer le contrôle technique et partir à l’aventure !", nous confirme Vicki sans détour. "J’espère que ça va bien se passer avec mon frère, que ça va créer de nouveau lien. J’aime aussi bien le concept, que ce soit un raid en voiture, mais aussi la partie humanitaire, qui me touche. Je trouve ça important. J'espère que tout se déroulera bien !", détaille-t-elle ensuite.

Depuis le mois de mars, le duo s'est remis en selle et travaille activement sur la voiture. Alors que la crise sanitaire s'en est mêlée, il va surtout falloir trouver ce qui reste le nerf de la guerre: le budget.

"8 à 10.000 euros"

Faire le 4L Trophy, cela coûte cher. "On en a pour 8 à 10.000 euros", nous confirme Vicki d'entrée de jeu. Le budget comprend les inscriptions, mais aussi le matériel à emporter, l'assistance mécanique et les transports, alors que l'épreuve se déroule au Maroc.

Pour financer tout cela, il n'y a pas d'autres solutions que de trouver des sponsors. Certains font des dons de matériel. "Il y a des dons en matériaux scolaires, des habits ou de la nourriture", nous précise Vicki. Mais la majorité proposent un sponsoring financier classique.

Le contexte actuel complique une tâche déjà difficile en temps normal. "Le covid impacte surtout les sponsors. Beaucoup moins de personnes sont prêtes à nous donner de l’argent pour le projet", nous raconte Louis. C'est là que Vicki espère profiter de ses acquis glanés à l'IHECS. "J’espère pouvoir mieux gérer la communication. Faire des logos, des affiches ou des dossiers c’est clair que ça aide ! Toute la communication devrait être plus facile". C'est elle qui a réalisé le dossier de sponsoring, qu'ils sont en train d'envoyer pour financer ce beau projet.

Si vous souhaitez les soutenir, il vous suffit d'ailleurs de prendre contact avec eux par mail, à l'adresse 4l.verraver(at)gmail.com. 

Aucune pression

Revenons-en maintenant à l'équipe. Vicki et Louis ont grandi ensemble et se connaissent parfaitement. Pour autant, mener à bien un projet de cette ampleur peut représenter un risque. Alors est-ce un avantage de travailler en famille ? "C’est quitte ou double", répond Vicki. "L’expérience est cool pour nous deux. On s’entend mieux, on partage aussi une aventure à deux. Mais après j’espère qu’il n’y aura pas de disputes. L’aspect financier, le fait qu’on soit frère et sœur, ça aide, il n’y a pas de soucis d’argent", poursuit-elle.

Une perception partagée par son petit frère. Et visiblement, par toute la famille. "Ils aiment bien le Maroc et tout ce qui est humanitaire. Le fait qu’on le fasse à deux, ils trouvaient ça très sympa ! On s’entend super bien, le confinement s’est super bien passé. On est plus ou moins toujours sur la longueur d’ondes. Ils n’ont eu aucune crainte. Que la voiture soit chez ma grand-mère, c'est entremêlé, c'est intéressant", sourit d'ailleurs Vicki.

Les deux ont surtout en commun une forme de grand détachement: s'ils sont déterminés, ils ne se fixent aucune limite sur le temps de préparation. Ils rêvent, par exemple, de repeindre leur voiture avec une certaine précision. Et un peu trop d'optimisme, peut-être. "C’est peut-être un peu trop grand ! De base on voulait une pièce de chaque couleur, mais on va y aller mollo", plaisante Vicki. 

Les deux espèrent évidemment être de la partie en 2022. Mais encore une fois, sans s'y obliger. "Je pense qu’on va devoir voir en fonction de nos études", nous confirme Louis. "Pour l’année prochaine, on est bons, à priori, mais on va voir comment ça va évoluer. On aimerait le faire coûte que coûte", détaille-t-il.

C'est tout ce que l'on peut leur souhaiter: d'y arriver ! 

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