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"Ce sont les hommes qui doivent changer": le plan d'attaque de Philippe Close contre le harcèlement et les violences dans les bars et boîtes de nuit

Face à la vague de témoignages de victimes de violences sexuelles à Bruxelles et alors que le monde de la nuit reprend son activité, un plan d'action pour lutter contre les violences et le harcèlement a été mis en place par la Ville de Bruxelles et plusieurs associations. 

À cette occasion, le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close, était l'invité de Fabrice Grosfilley ce mardi 22 février sur Bel RTL. Il a présenté son plan d'action intitulé "Rien sans mon consentement" et fait passer un message fort : "Ce sont les hommes qui doivent changer"

"Je pense qu'il n'y a aucune femme qui décide un matin de se lever et de dire :'Tiens, je vais faire le buzz et dire que j'ai été violée'. Ça n'existe pas. Il faut arrêter cette espèce de culpabilisation des victimes. Ce sont les hommes qui doivent changer", a-t-il asséné. 

Le bourgmestre souhaite que la parole des femmes ne soit plus mise en doute, comme cela a pu être le cas par le passé. "Il y a eu ces comportements, ils ont été étayés, et on a vu la colère qui est montée. L'autorité publique se doit de réagir", a-t-il ajouté. 

Ville, police, horeca et monde de la nuit s'associent

Une charte de la vie nocturne va être mise en place. Dans un premier temps, elle sera discutée avec les différentes acteurs. "Si on voit que certains ne l'appliquent pas et qu'on a des cas de viols, on fermera les établissements", a averti le bourgmestre de la ville. 

Le plan d’action "Rien sans mon consentement" se base sur trois axes: prévention, action et suivi. Le volet prévention agit principalement sur une campagne de sensibilisation, en collaboration avec les secteurs Horeca et de la nuit, qui sera déployée sur l’ensemble du territoire de la Ville. Des mesures d’accueil des victimes, de mobilité, mais aussi des formations du personnel de la police et des établissements seront mises en place.

"On va engager des personnes pour aider à la formation, mais aussi on va l'imposer dans les festivals de cet été. Pour recevoir l'autorisation de la Ville pour organiser un événement en espace public, il faudra un dispositif qui tienne compte des éventuels harcèlements", a précisé Philippe Close.  

Les clients ont le droit de se dire qu'ils vont rentrer chez eux sains et saufs

Une personne de référence et identifiable sera présent dans les établissements comme les boites de nuit. À l’intérieur également, des dispositifs tels que l’aménagement de "Safer Zone" vont être mis en place. L'établissement aura un rôle à jouer dans la prise en charge des personnes par exemple droguées à leur insu. "On lui demande de trouver des systèmes par rapport à une personne qui ne serait plus en mesure de pouvoir rentrer", a-t-il encore expliqué. 

"La boites de nuit est responsable de ses clients. Ils sont venus consommer chez vous, ils ont le droit de se dire qu'ils vont rentrer chez eux sains et saufs", a rappelé Philippe Close. La mise en place d’un code "safe taxi" est d'ailleurs prévue, en collaboration avec les Taxis bleus.

Des mesures coûteuses pour les boites de nuit mais ces établissements doivent avoir en tête que "le pire des frais, c'est si on les ferme parce qu'il y a un viol qui s'y passe, a encore déclaré le bourgmestre. On ne peut pas tolérer une société où le viol serait institutionnalisé dans un milieu". C'est pourquoi un accompagnement de ces clubs est prévu, "et la fédération de la nuit marche avec nous, fonctionne avec nous", a précisé le maïeur. 

Dans les rues, les éclairages urbains et les caméras vont être renforcés à toute heure de la nuit dans les quartiers festifs. 

Enfin, la Ville de Bruxelles condamne les agresseurs et considère comme intolérable tout acte de complicité. Elle s’engage à encourager les poursuites judiciaires et à interpeller le parquet en cas de nécessité.

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