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"La Boum 2" à Bruxelles: l'avocate d'un organisateur s'exprime

"La Boum 2" devrait bien avoir lieu samedi, dans le Bois de la Cambre à Bruxelles. Malgré les mises en garde des autorités, l'événement pourrait à nouveau rassembler des milliers de jeunes. Les organisateurs demandent qu'on les laisse faire et affirment que le risque sanitaire est faible. Nous avons interrogé une avocate d'un organisateur. Elle relaie son point de vue.

Se rassembler au Bois de la Cambre pour faire la fête, en extérieur, sans prendre de risques sanitaires... Voilà la volonté de l’événement "La Boum 2". Il doit se tenir ce samedi 1er mai. Derrière cet appel à faire la fête, il y a notamment Dave Monfort. L'homme ne souhaite pas s'exprimer publiquement, mais nous avons interrogé son avocate.

"Ils ne le font pas pour eux, ils le font pour tout le monde. Ce qui a été véhiculé, c'est la liberté, 'laissez-nous faire tout ce qu'on veut', comme si ces gens étaient irresponsables. Mais ce n'est pas du tout le sens de la démarche des gens qui sont là", affirme maître Ines Wouters.

L'idée, ce n'est pas du tout d'aller contre le pouvoir

A deux jours de la date du rassemblement, le message c’est: "Laissez-nous faire, même si c’est interdit". D’autant que l'événement est interdit via un arrêté ministériel qui ne respecte pas la constitution. "Ce qu'ils désirent, c'est que cet événement soit accepté. C'est-à-dire qu'il soit autorisé. L'idée, ce n'est pas du tout d'aller contre le pouvoir. Mais au contraire, d'avoir une reconnaissance de la part des autorités de cette demande, du peu de risque qu'elle représente, et d'avoir une autorisation. Ce qui permettrait alors de l'encadrer, le cas nécessaire. Et puis s'il y a des gens qui sont là pour en découdre, à ce moment-là la police pourra bien entendu intervenir. Et ce sera même appelé des vœux des gens qui sont venus là simplement pour demander une liberté constitutionnelle, qui à leurs yeux représente très peu de danger", indique Ines Wouters.

Que faire si l'interdiction est maintenue?

La ville de Bruxelles demande de ne pas organiser l’événement. Le collectif L'Abîme ne compte cependant pas renoncer, d’autant qu’il n’y pas vraiment d’organisation établie. Il s'agit plus d'un rassemblement spontané. "La seule chose, c'est les gens viennent ou ne viennent pas. Et on ne sait pas qui vient…", explique l'avocate de Dave Monfort. Nous lui demandons alors ce qu'il se passerait si les gens venaient alors que ce n'est pas autorisé, que ferait-on? "Et puis voilà quoi… Je n'en sais rien. Je ne fais pas partie de ça non plus. La police elle-même aussi, je suppose, est en point d'interrogation. Tout le monde est en point d'interrogation", réagit Ines Wouters.

Le 1er avril, "La Boum 1" avait dérapé avec 34 blessés et 22 arrestations. Pour cette deuxième édition, l’espoir est que tout se passe dans le calme, avec la bénédiction des autorités. Ce jeudi soir, la page Facebook de l’événement a été supprimée.

La police de Bruxelles interviendra en cas de provocation

La ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), a déclaré jeudi en séance plénière du parlement qu'il y avait un risque que les rassemblements se fassent en plusieurs endroits. Le bourgmestre de Bruxelles est en contact avec la police et une réunion de coordination avec le Centre de crise est prévue ce vendredi.

Le 1er mai est toujours une journée chargée en manifestations à Bruxelles: une dizaine d'événements sont déjà prévus. "Le bourgmestre tient à ajouter que Bruxelles est toujours attentive au droit à la liberté d'expression et que la capitale est un lieu de détente. Mais si vous venez à Bruxelles pour semer le chaos et provoquer la police, alors la police interviendra", a précisé sa porte-parole Maïté Van Rampelbergh.

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