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"Je peux encore faire quelque-chose de bien de ma vie", dit Mohamed Abdeslam, devant la justice

Mohamed Abdeslam a réitéré ses regrets, mercredi après-midi, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. "Même si je m'appelle Abdeslam, j'ai 32 ans, je peux encore faire quelque-chose de bien de ma vie", a-t-il notamment déclaré. Ce dernier, frère des terroristes Brahim et Salah Abdeslam, est prévenu pour le vol de la caisse communale de Molenbeek-Saint-Jean, commis le 23 janvier dernier.

"Je veux dire une fois encore mes regrets par rapport à ce délit. J'essaie de prendre mes responsabilités mais ce n'est pas évident. Je suis papa, j'ai deux enfants... Je ne veux pas m'apitoyer sur mon sort mais je vous demande de l'indulgence. Même si je m'appelle Abdeslam, j'ai 32 ans, je peux encore faire quelque-chose de bien de ma vie", a déclaré Mohamed Abdeslam, mercredi, avant que le tribunal ne prenne l'affaire qui le concerne en délibéré.

"J'ai tout perdu. Je regrette d'être ici et je suis très triste et très fâché contre Mohamed Abdeslam", a pour sa part déclaré Youssef B., également prévenu dans cette affaire. Contrairement à Mohamed Abdeslam, il conteste toute implication dans les faits.

"Je suis à bout moralement, physiquement, financièrement et professionnellement", s'est exprimé quant à lui Pierre-Raphaël C., le troisième prévenu. Ce fonctionnaire de la commune de Molenbeek-Saint-Jean est suspecté d'avoir indiqué la date et l'heure du transfert de l'argent à Mohamed Abdeslam. Il nie ces accusations. "Je vois mon avenir assez sombre pour le moment. J'espère enfin pouvoir bientôt voir le bout du tunnel", a-t-il ajouté.


Qui a gardé l'argent?

Mercredi, la procureure a également réaffirmé qu'elle avait la certitude que le butin était actuellement entre les mains de Mohamed Abdeslam, bien que celui-ci dément. Elle a par ailleurs dit être surprise que les personnes constituées partie civile ne le soient que contre Mohamed Abdeslam, d'autant plus que celui-ci "restera insolvable jusqu'à la fin de ses jours".


Rappel des faits

Le 23 janvier dernier, peu après 14h00, trois fonctionnaires molenbeekois avaient été attaqués alors qu'ils s'apprêtaient à déposer une somme de près de 70.000 euros à la banque. Un individu avait exigé l'argent et pris la fuite avec son butin. Un mois plus tard, quatre personnes avaient été interpellées, dont Mohamed Abdeslam, qui a travaillé pour l'administration molenbeekoise dans le passé. En juin dernier, il avait admis avoir participé au vol. Selon sa version, il aurait été informé par Pierre-Raphaël C., l'un de ses anciens collègues, qu'une importante somme d'argent devait être apportée à la banque, et l'aurait fait savoir à Youssef B.

C'est ce dernier qui aurait commis l'attaque alors que l'argent était transporté notamment par Pierre-Raphaël C. et une ex-compagne de Mohamed Abdeslam, elle aussi employée à la commune de Molenbeek-Saint-Jean. Mohamed Abdeslam, Pierre-Raphaël C. et Youssef B. avaient été inculpés puis renvoyés devant le tribunal correctionnel. Le jugement sera prononcé le 31 octobre prochain à 14h00.

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