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Après Mini-Europe et l'Océade, Kinepolis éjecté du Heysel?

Le Kinepolis va-t-il suivre le même chemin que l'Océade et Mini-Europe et se faire éjecter du Heysel? Une action en justice a été intentée contre le complexe cinématographique par le Parc des Expositions de Bruxelles pour non-respect du contrat qui les unit. Si cette action aboutit, le Kinepolis pourrait se voir obligé de fermer ses portes.

Après Mini-Europe et l’Océade, est-ce la fin de Kinepolis ? Le Parc des Expositions de Bruxelles, qui appartient à la Ville de Bruxelles et dont le président  du conseil d'administration est Freddy Thielemans, a en tout cas introduit une action en justice contre Kinepolis pour non-respect du contrat qui les unit et demande la résiliation de celui-ci. Cette action en justice a été introduite à l'audience du 24 février 2011 devant le tribunal de Commerce de Bruxelles. Si le PEB, et donc la Ville de Bruxelles, obtient gain de cause, Kinepolis pourrait devoir fermer ses portes.

"Il ne s’agit pas vraiment de concurrence déloyale, mais plutôt de non-respect du contrat"

Pour Daniel Mommens, l’avocat du Parc des Expositions de Bruxelles, Kinepolis ne respecte pas les termes du contrat qui les lie. Celui-ci stipule que la norme d’exploitation à laquelle s’oblige Kinepolis est la projection de films pendant cinq séances. Or, en 2009, le complexe cinématographique a opéré des transformations pour pouvoir accueillir d’importants congrès et peut maintenant accueillir 6.000 personnes. "Il ne s’agit pas vraiment de concurrence déloyale, mais plutôt de non-respect du contrat. Nous avons pourtant été assez conciliants, nous leur avons permis d’organiser des réceptions, des cocktails, etc. toujours en marge de la projection d’un film", nous a-t-il expliqué. Mais le complexe cinématographique est allé plus loin.

De nombreux événements pour professionnels

Kinepolis organiserait en effet de nombreux événements pour professionnels. Allant du salon du crédit hypothécaire au salon des accessoires automobiles en passant par des présentations de produits de grandes marques comme Bosch, Siemens, etc. Me Mommens nous a d’ailleurs fait part d’un exemple très concret de ce qu'il estime être un non-respect de contrat. "Le Kinepolis a organisé une soirée dansante avec cocktails, DJ, etc. Alors que dans le contrat, le PEB s’interdit l’installation d’une discothèque aux abords du Kinepolis afin d’assurer le bon déroulement des projections".



"Il s’agit avant tout d’une stratégie d’intimidation pour nous faire partir"

Du côté de Kinepolis, on estime qu’il n’y a pas de quoi intenter une action en justice. "La convention ne contient pas de clause de non-concurrence", nous a expliqué Cédric Alter, l’un des avocats, avec Dominique Lagasse, de Kinepolis. "Il s’agit avant tout d’une stratégie d’intimidation pour nous faire partir", a-t-il ajouté. Pour ces avocats, les événements qu’organise Kinepolis ne sont pas du même type que ceux qu’organise le PEB. Ils ont donc décidé de contre-attaquer en introduisant une demande reconventionnelle. "Nous demandons notamment des dommages et intérêts pour procédure téméraire et vexatoire", a encore précisé Me Alter.

Ejecter Kinepolis avant l'installation du méga projet Neo?

Pour l’avocat de Kinepolis, le non-respect du contrat n’est pas la seule raison qu’avait le PEB d’intenter une action en justice. Il s’agirait avant tout d’éjecter Kinepolis avant l'installation de méga projet Néo. Le journal l’Écho a d'ailleurs fait mention dans son édition de vendredi d’un courrier envoyé par PEB à Kinepolis. Le sujet de ce courrier serait assez clair: la récupération du foncier de la Ville de Bruxelles sur le site du Heysel, "et cela, dans des délais compatibles avec la réalisation du projet Neo". Mais Kinepolis a pris les devants en contactant les trois consortiums qui sont toujours dans la course pour l’obtention du contrat et essaie de faire intégrer le complexe cinématographique aux différents projets.

> LE PROJET NEO ET LE CV DES 3 CONSORTIUMS FINALISTES EN DETAILS

Le PEB nie

Du côté du PEB, on nie tout lien entre le méga projet Néo et l’action en justice. Leur explication est simple: le contrat qui les lie à Kinepolis court jusqu’en 2025 et ce dernier organise de gros congrès depuis 2009, le PEB ne veut pas que cette concurrence dure pendant encore 12 ans. Me Mommens a toutefois admis la possibilité que le tribunal du commerce de Bruxelles n’accède pas à la demande du PEB de résilier le contrat, mais qu’il oblige toutefois Kinepolis à cesser ses activités d’organisation de congrès professionnels.

La suite des plaidoiries aura lieu la semaine prochaine et le jugement devrait être rendu dans un mois.

Clémentine Dubuisson

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