Accueil Actu Régions Bruxelles

Attaque de Schaerbeek: de nombreux policiers rendent un vibrant hommage à Thomas devant le palais de Justice

Plusieurs centaines de policiers ont observé une minute de silence, lundi matin, devant le palais de justice de Bruxelles, place Poelaert, pour rendre hommage à Thomas M., le policier décédé après avoir été poignardé jeudi à Schaerbeek. Des policiers membres du syndicat CGSP ont brièvement pris la parole avant la minute de silence pour saluer la mémoire de Thomas M. mais aussi celle de tous les autres policiers belges morts en service ces dernières années. Les sirènes des véhicules de police et des pompiers, présents également, ont retenti ensuite pendant une minute.

"Peu importe l'endroit d'où on vient, ça peut nous arriver à tous", indique Isabelle Caponi, première commissaire à Namur, très émue durant la cérémonie. "On a l'impression de ne plus pouvoir travailler en toute sécurité. Ça nous rend en colère et ému."


 

Michaël patrouille dans les rues de Bruxelles depuis plusieurs années. Il ne parle pas de crainte mais il sera encore plus vigilant. "J'ai mis mon uniforme pour la cérémonie mais j'ai eu un accident de travail le même jour où le collègue est décédé", explique-t-il. "Ça prend aux tripes. On se dit que ça peut arriver à n'importe qui."

"Qui est responsable?"

"Qui est responsable? Une enquête est en cours et nous espérons qu'elle sera rapide et approfondie", a déclaré Philippe Van Eeckhaut, membre de la CGSP. "Les premiers éléments sont clairs: une personne connue pour être radicalisée s'est présentée dans un commissariat de police et a déclaré sa haine de la police, sa volonté de s'en prendre à des policiers. Un crime annoncé qu'aucune procédure n'a pu empêcher, comment est-ce possible?", a-t-il dit.

Le syndicaliste a pointé des responsabilités "des ministres de la Justice et de l'Intérieur" en particulier. "Nous ne pouvons nous défaire de l'impression de ne pas être écoutés, malgré les cris d'alarme répétés des syndicats sur la destruction systématique de notre statut, le manque de financement et de communication provoquant des drames en cascade. Le pouvoir judiciaire, dans ce cas, n'a pas vu le danger non plus", a-t-il dit. "L'ensemble des policiers demande aujourd'hui des comptes aux pouvoirs politique et judiciaire. Ceux-ci sont totalement déconnectés de la réalité du terrain, telle qu'elle est vécue par les policiers au quotidien."


 

20 noms de policiers ont été inscrits sur ce mannequin. 20 policiers morts en uniforme. Celui de Thomas figure fatalement dessus.

Hommage à l'école de Police où a été formé Thomas

Un hommage à Thomas a également été rendu à Seraing à l'école de Police provinciale. C'est là où il avait fait ses classes de 2017 à 2018. A 13h, toute l'école s'est rassemblée, ainsi que sa promotion et la famille du policier. Chacun a dit quelques mots en sa mémoire. 

Un registre de condoléances ouvert à Donceel 

Un registre de condoléances sera ouvert, dès lundi matin, à l'administration communale de Donceel, en province de Liège, en hommage au policier tué à Schaerbeek, a annoncé dimanche soir le bourgmestre de la localité hesbignonne sur les réseaux sociaux.

"La commune ouvrira un livre de condoléances de 09h00 à 12h00 et de 13h00 à 16h00, du lundi au vendredi, ainsi qu'une nocturne, mercredi jusqu'à 20h00", a indiqué Philippe Mordant sur les réseaux sociaux. Décédé jeudi soir après une attaque au couteau, alors qu'il se trouvait dans un véhicule de service à l'arrêt à un feu rouge à Schaerbeek, le jeune policier Thomas M. était originaire du village de Limont, dans l'entité liégeoise de Donceel.


 

À lire aussi

Sélectionné pour vous