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Avec les attentats et le piétonnier, Virginie met en lumière les difficultés des indépendants à Bruxelles: "Je suis dans une course contre la faillite"

Virginie a ouvert un établissement Horeca dans le centre de Bruxelles en 2012. Après des premières années florissantes, la patronne du restaurant connaît une série de revers avec les attentats et la baisse de fréquentation dans le centre ville. Cette année, les travaux du piétonnier condamnent sa terrasse depuis le début de l'été. Un nouveau coup dur qui menace l'existence de son entreprise.

"Depuis 3 ans, je n'ai jamais souffert du piétonnier. Mais cet été, sans ma terrasse, j'ai perdu 70% de mon chiffre d'affaires. J'ai appelé des politiciens pour savoir s'il y avait des subsides pour aider les commerçants dans mon cas, mais évidemment les procédures sont très longues. En plus, là ce sont les vacances. (...). Un indépendant travaille au minimum 60 heures par semaine, et on n'a pas le temps de courir derrière tous les services existants", explique Virginie à notre journaliste Sébastien Capette.

Cette indépendante a lancé son projet en 2012 après de longues années d'expérience dans l'Horeca. Après plusieurs années de succès, elle engage du personnel supplémentaire et voit son affaire prendre de l'ampleur.


Les éléments qui menacent son activité s'enchaînent

Mais les éléments ne jouent pas en sa faveur. Fin 2015, il y a les attentats de Paris. En mars 2016, il y a les attentats de Bruxelles. Son chiffre d'affaires plonge, et les retards de paiement s'accumulent. "En novembre 2015, il y a eu les attentats de Paris. En mars 2016, il y a eu les attentats à Bruxelles. Pendant tout ce temps, on est passé du niveau 3 au niveau 4, avec l'interdiction de rassemblement de plus de 20 personnes. Sur ces quelques mois, j'ai perdu une somme considérable. (...). Et depuis ce moment-là, je suis dans un tourbillon d'amendes que je dois à l'Etat. Et quand on ne paie pas la TVA ou l'ONSS, les majorations vont de 10% à 15%. Pour ma part, j'ai des amendes qui vont jusqu'à 10.000 euros par an. C'est le chat qui se mord la queue et on n'arrive jamais à sortir la tête de l'eau. Je suis vraiment dans une course contre la faillite", déplore-t-elle.


Des travaux au "pire moment"

Le cas de Virginie illustre la difficulté que rencontrent certains commerçants dans le centre de Bruxelles suite aux problèmes de sécurité publique et l'angoisse d'une partie de la population suite aux attaques subies dans plusieurs pays européens, dont la Belgique. Mais 2018 devait lui permettre de tourner la page, la fréquentation du centre de Bruxelles étant nettement repartie à la hausse. Mais c'était sans compter sur un nouveau coup dur qui l'a privée de sa terrasse durant toute la belle saison. En effet, les travaux du piétonnier ont débuté en avril 2018, avec 3 ans de retard. Pour elle, c'était le pire moment...

"Les travaux du piétonnier devaient commencer en 2015. Depuis 2015, il y a un temps de pause dû à la rébellion de certains commerçants. Pour ma part, je suis vraiment en faveur du piétonnier. Bruxelles avait besoin d'un changement. Mais ce que je critique, c'est le manque de soutien par rapport à la prise en charge des travaux. Personne ne sait quand ces travaux vont se terminer, et pour nous chaque jour est une lutte et on ne sait jamais si on va pouvoir terminer le mois".

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