Accueil Actu

Bruxelles: 5 braquages armés par jour et 4000 kalachnikovs dans les rues !

Pas besoin de chiffres pour savoir qu’à Bruxelles, les vols avec armes à feu se multiplient. Les récents braquages d'Uccle, Saint-Gilles ou Schaerbeek en témoignent. Mais des derniers chiffres alarmants sont tombés et Glenn Audenaert, le directeur de la police judiciaire de Bruxelles, brise le tabou concernant la criminalité dans la capitale.

Tout part d’une statistique officielle : sur les 3 premiers mois de cette année 2010, le nombre d’attaques à main armée à Bruxelles a augmenté de 30% par rapport à la même période l’an dernier ! 138 en 3 mois, soit une moyenne de 5 braquages armés par jour dans la capitale. Si les chiffres montrent une augmentation de 20 à 30% des vols à main armée également à Anvers, Charleroi et Liège pour la même période, l’utilisation d’armes de guerre et d’armes à canon long reste le « triste monopole de l’agglomération bruxelloise », selon Glenn Audenaert.

Moins d’une demi-journée pour vous procurer une kalachnikov à bas prix !

4000 kalachnikovs seraient en circulation actuellement, des armes de guerre, à canon long ou encore des armes factices. On trouve de tout aujourd’hui à Bruxelles et Glenn Audenaert confirme la rumeur, sans disposer de chiffres officiels. Selon La Libre Belgique, test à la clé, et un policier chargé de la lutte contre le trafic d’armes dans la capitale, n’importe qui peut trouver dans les rues de Bruxelles une kalachnikov à moins de 2000 euros en cherchant moins d’une demi-journée !

En provenance des guerres en ex-Yougoslavie

Les armes proviennent de trois sources différentes, selon le directeur de la PJ bruxelloise. Premièrement, des stocks de milliers d’armes ont été vendus au marché noir par des armuriers belges dans les années 90. Deuxièmement, des vols ont eu lieu dans des casernes militaires. Troisièmement, « on trouve beaucoup d’armes en provenance de l’ex-Yougoslavie, où des stocks d’armes ont disparu d’armées régulières et où des armes qui ont été saisies aux armées vaincues ont trouvé leur chemin vers le marché illicite. »

Criminels nord-africains, albanais ou belges

Les criminels sont de plus en plus jeunes et proviennent principalement d’Afrique du Nord, d’Albanie ou bien entendu de Belgique. Ils se répartissent en deux grands groupes, selon le parquet de Bruxelles: des mineurs d’âge pour les vols avec violence sans arme de poing, et des organisations criminelles peuplées de vrais « gangsters professionnels ». D’autre part, les petits commerces sont aujourd’hui presque les seuls touchés par ce phénomène car au fil des années et des braquages, les grandes enseignes se sont de plus en plus protégées contre ce phénomène (caméras, coffres-forts à temporisation, etc.).

"Même la femme de ménage du mafieux" condamnée

Toujours selon Glenn Audenaert, dans ces organisations criminelles, chacun a un rôle bien défini. « Il n’y a pas de profil type. On a affaire à des organisations criminelles qui regroupent plusieurs types d’auteurs. Il y a les organisateurs, les soldats qui commettent les crimes et les délits et il y a les gens qui blanchissent l’argent. Donc ce sont les organisations que nous devons combattre et pas les individus. » Et le but de la police de Bruxelles est de démanteler totalement ces réseaux. « Même la femme de ménage qui sait qu’elle travaille pour un mafieux peut être condamnée pour appartenance à une organisation criminelle », expliquait-il encore dans La Libre Belgique.

Une cellule spéciale mise sur pied par la police bruxelloise

« La possession et l’utilisation d’armes de poing mais aussi d’armes de guerre est évidemment un phénomène que nous ne pouvons par accepter et contre lequel nous devons développer une stratégie ad hoc », expliquait encore notre interlocuteur. Ces dernières semaines, les perquisitions se sont en effet multipliées dans les milieux du crime organisé. Depuis la mi-février, une cellule spéciale contre le trafic d’armes a été mise en place. Mais elle compte 10 policiers dont seulement 5 sont spécialisés dans ce domaine à Bruxelles. Et désormais, le parquet de la police fédérale applique la tolérance zéro.

Pourquoi une telle insécurité à Bruxelles ?

Pour Glenn Audenaert, repris en encadré dans La Libre Belgique, « les quartiers populaires de Bruxelles sont en train d’exploser. (…) On voit ce quartier européen grandir au détriment des petits quartiers qui sont à côté. Comme Bruxelles est la seule ville qui ne peut pas grandir, on est assis sur une poudrière. »

À la une

Sélectionné pour vous