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Bruxelles ne "bruxelle" plus: les rues sont désertes, les commerçants se demandent comment ils vont survivre (vidéos)

La Belgique apprend à vivre autrement ce samedi. Pour freiner la propagation du coronavirus, les autorités poussent les citoyens à rester chez eux et interdit aux restaurants et cafés d'ouvrir leurs portes. Seuls les commerces qui proposent des produits à emporter ou à livrer peuvent rester ouverts. Conséquence, les lieux qu'on avait l'habitude de voir remplis de monde le samedi sont aujourd'hui presque vides.

"C'était au temps où Bruxelles bruxellait", les paroles de la célèbre chanson de Jacques Brel résonnent peut-être dans certains esprits. Mais dans les rues ce samedi, ni chant, ni danse. Le coronavirus a imposé sa loi dans la capitale...

Nos reporters Emmanuel Dupond et Regjep Ahmtaj se sont rendus dans la Galerie de la reine à Bruxelles. C’est l’une des artères les plus touristiques de la capitale. "Normalement à cette heure-ci les terrasses des cafés sont bondées. Là, quelques touristes déambulent, les vitrines des magasins sont fermées. C’est à peu près le même scénario sur la Grand-Place à une centaine de mètres d’ici", a indiqué Emmanuel Dupond en direct dans le RTL INFO 13H. "Un Bruxellois me disait tout à l’heure qu’on se croirait un dimanche à 7h du matin".

C’est plus des clients, c’est des amis. Ils seront là au retour. Mais en attendant, on doit tenir

Les cafés et les restaurants sont fermés depuis minuit. Nos journalistes ont pu pénétrer dans l’une des institutions de la Galerie de la reine, un café tenu par une famille bruxelloise. "Ce café est fermé, les chaises ont été déposées sur les tables", décrit Emmanuel Dupond, avant d’interroger la gérante: dans quel état d’esprit se trouve-t-elle ce samedi?

"Un peu comme tout le monde, sous le choc. Dépitée, par les difficultés financières qu’on va connaître et tous les frais qu’on aura à respecter et à honorer, sans aucune rentrée financière. On attend vraiment une aide de l’Etat. On est triste, on est triste pour nos clients, on est triste pour notre personnel", a confié Vanessa Charlier.

Il faut dire que lors d’un samedi ordinaire, ce sont environ 500 clients qui fréquentent l’établissement de Vanessa. Parmi eux, il y a de nombreux habitués. Plusieurs sont d’ailleurs venus ce samedi matin pour témoigner de leur soutien à la gérante et son équipe. "On en a qui viennent tous les jours, parfois deux ou trois fois par jour. C’est plus des clients, c’est la famille, c’est des amis. Ils sont là, heureusement. Et ils seront là au retour aussi. Mais en attendant, on doit tenir", nous a expliqué Vanessa Charlier.

Faute de clients, des hôtels comptent fermer ce samedi

Au cours des rencontres et des échanges que nos journalistes ont pu avoir ce samedi matin avec des commerçants, le même sentiment d’inquiétude s’est souvent exprimé. Même du côté des hôtels, qui restent pourtant ouverts, le nombre de réservations a chuté: seulement 20% ce week-end. Certains ont même confié à notre équipe qu’ils fermeraient probablement leurs portes ce samedi dans la journée.

Nous ne savons pas du tout où nous allons aller manger

Une autre de nos équipes a sillonné les rues autour de la Grand-Place de Bruxelles. Les stores sont fermés, les portes sont closes et les terrasses sont désertes. Impossible de s’installer dans un quelconque restaurant. "Nous ne savons pas du tout où nous allons aller manger", ont commenté des touristes.

Nos reporters Laxmi Lotta et Catherine Vanzeveren ont demandé à un restaurateur s’il pourrait organiser des livraisons. "C’est une organisation, ça ne se fait pas du jour au lendemain. On ne sait pas tout d’un coup engager des gens pour avoir des vélos ou des scooters", a répondu Thibault Truyen.

On a ouvert cette semaine, et malheureusement on doit déjà fermer…

Un autre patron n’a même pas eu l’occasion d’inaugurer sa terrasse. "On a ouvert cette semaine, et malheureusement on doit déjà fermer… c’est la vie!", a lâché Yoth Ondara en gardant le sourire. Dans son établissement, il se prépare déjà à livrer ses plats. "On a une carte assez facile, ce sont des pains chinois cuits à la vapeur et garnis. Donc c’est assez commode", a-t-il précisé.

Nos reporters ont croisé des friteries. De leur côté, pas de changement, ils peuvent rester ouverts car les aliments qu’ils vendent peuvent être emportés. Malgré la fermeture des restaurants, les gérants ne savent pas du tout à quoi s’attendre et ils s’interrogent eux-mêmes: vont-ils faire face à une demande en hausse ou y aura-t-il moins de clients?

En attendant, vous écouteriez peut-être bien un petit air de Brel pour retrouver le sourire?

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