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Course-poursuite et émeute à Anderlecht: deux ans de prison requis

Il est presque 16h, le 16 avril 2021, lorsqu’une patrouille de police d’Anderlecht aperçoit une motocross provenant du quai Fernand Demets. Le véhicule ne porte aucune plaque d’immatriculation. Les agents décident donc de procéder à un contrôle et actionnent leur feu bleu et leurs avertisseurs sonores. Apercevant les forces de l’ordre, le conducteur, d’une vingtaine d’années, se retourne à plusieurs reprises vers l’arrière, et accélère fortement afin de s’échapper.

Une course poursuite particulièrement dangereuse s’engage alors, plusieurs patrouilles sont mobilisées. A de nombreuses reprises, le motard manque de se faire percuter par un véhicule tant sa conduite est dangereuse. La scène crée un véritable émoi dans le quartier, des jeunes prennent fait et cause pour le fuyard. Plusieurs dizaines d’entre eux se rassemblent et prennent les policiers à partie. Des motards essuient des jets de projectiles, de barrières métalliques, et des coups.

Finalement, le motard fou est arrêté par un riverain d’un certain âge qu’il connait et qui arrive à le raisonner.

Le procureur réclame deux ans de prison

L’affaire est passée devant le Tribunal en comparution immédiate ce jeudi matin. Vu la dangerosité de la scène, le procureur du Roi Yassine Sellika a rappelé qu’en avril 2020, un jeune homme, Adil, était décédé dans des circonstances similaires. Lors de ce drame, c'est la police qui avait été pointée du doigt, mais les expertises n'ont pas confirmé cette version des faits.

Dans le cadre de cette nouvelle affaire, le ministère public a estimé qu’il était nécessaire de frapper fort au niveau répressif pour que ce genre de situation ne se répète plus. Le magistrat a demandé deux ans de prison.

Il a fait une erreur et il veut l’assumer

Hayat Karim, l’avocate du suspect, a quant à elle demandé une peine de travail, en expliquant que la moto ne lui appartenait pas et qu’il a eu peur des conséquences s’il était arrêté: "Mon client vit dans un quartier où il doit dire dix fois "non" par jour quand on lui propose de faire une bêtise. Et bien ce jour-là, il a dit oui. Il a fait une erreur et il veut l’assumer", explique-elle.

La décision du tribunal sera rendue le 14 mai.

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