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De l'amiante dans certains anciens locaux de l'ULB? "Un bâtiment a été évacué en urgence"

Indestructible, résistant au feu, coût peu élevé... Les qualités de l'amiante en ont fait, durant de nombreuses années, le matériau incontournable pour nos constructions. En 1998, il est interdit en raison de ses effets nocifs pour la santé. Mais nos anciens bâtiments continuent d'en contenir. C'est notamment le cas de l'ULB qui est bien consciente de ce fléau. Comment tente-t-elle d'y mettre un terme?

L'amiante n'a pas disparu de notre environnement. Interdit depuis 1998 en Belgique, ce matériau reste présent dans certains bâtiments et équipements techniques et il arrive que parfois, la population y soit exposée sans le vouloir. "La présence d’amiante est connue de tous dans les bâtiments du campus de la plaine de l’ULB. Rien n’a été fait sauf dans les locaux dédiés aux étudiants", a dénoncé une personne via le bouton orange Alertez-nous, il y a quelques semaines. Avant d'ajouter : "Un bâtiment a été évacué en urgence après que quelqu'un s'est rendu compte du problème". 

Qu'en est-il réellement? Les bâtiments de l'ULB sont-ils infestés d'amiante ? Existe-t-il des risques pour le personnel et les étudiants ? L'ULB nous confirme qu'un bâtiment a bel et bien été évacué suite à un problème lié à l'amiante. Des travaux de rénovation du réseau informatique sont en cours dans ce bâtiment. Durant ces ouvrages, des appareils ont été démontés et ont ainsi laissé échapper des poussières et fibres. La présence d'amiante dans ce bâtiment est connue de la direction. Suite à cela, le personnel a été évacué "par précaution".

Des analyses de l'air ont été effectuées

"En accord avec le Service pour la prévention et la protection au travail, nous avons préféré limiter temporairement l’accès au bâtiment par mesure de précaution et nous avons tenu à rassurer le personnel en les informant de la situation", nous indique Valérie Bombaerts, porte-parole de l'ULB. 

Une entreprise spécialisée en désamiantage est ensuite intervenue afin de sécuriser les lieux. Les zones critiques ont été isolées et un encapsulage des trous a été effectué. Cela signifie qu'un enduit a été posé sur les zones amiantées afin de fixer les fibres d'amiante et ainsi empêcher leur dégagement dans l'air. Il s'agit ici d'une solution temporaire qui ne remplace pas le désamiantage.

Des analyses de l'air ont ensuite été réalisées afin de s'assurer qu'il n'existait aucun risque. "Les analyses de l’air pratiquées en différents endroits du bâtiment BC se sont révélées négatives. Sur la base de ces résultats rassurants, le bâtiment BC est à nouveau accessible", nous précise l'ULB. Compte tenu des restrictions sanitaires, les élèves n'étant pas sur place, seuls les membres du personnels ont été évacués.

Connu depuis l'Antiquité, l'amiante a connu une véritable expansion à la fin du 19e siècle. Sa résistance et son coût relativement faible en ont fait un élément de construction presque indispensable à cette époque. L'amiante, en tant que tel, ne présente pas de danger pour notre santé. C'est lorsqu'il est en mauvais état ou retiré sans précaution qu'il devient nocif. En effet, ce sont lorsque ses fibres se retrouvent dans l'air que le risque survient. 

Un plan de désamiantage de plus de 1,2 million d'euros

La présence d'amiante dans les locaux de l'ULB est bien connue de ses responsables, nous indique-t-on. Sa gestion "est au cœur des priorités de l'ULB depuis de nombreuses années".

En 1997, l'Université a entamé un processus de désamiantage. Des inventaires ainsi que des analyses ses risques ont été effectués avec le but "d'assurer la santé et la sécurité de tous". Suite à ces énumérations, un plan d'intervention a été détaillé suivant l'urgence des situations. "Le traitement est planifié sur ces bases et permet de prioriser les interventions. Cette gestion est donc continue et supervisée par une équipe formée", détaille la porte-parole de l'institution bruxelloise. 

Tous les projets de rénovation tiennent compte de la présence d'amiante

Entre 2016 et 2019, le coût du plan de désamiantage s'élève à plus de 1,2 million d'euros. Les zones définies comme prioritaires ont été traitées en premier. Plusieurs bâtiments sur les campus de la Plaine, du Solbosch et d’Erasme ont ainsi été assainis. 

La gestion de l'amiante se poursuit au sein de l'ULB. Chaque année, un budget de 300.000 euros est investi dans ce cadre. "Tous les projets de rénovation tiennent par ailleurs compte de la présence de ce matériau afin de garantir sa gestion, son traitement et son éradication complète", conclut Valérie Bombaerts.

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