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Nouvelle grève des travailleurs communaux ce jeudi à Saint-Gilles: "Nous n'avons pas le choix", dit une puéricultrice excédée

A la demande des travailleurs communaux excédés, une nouvelle grève est prévue ce jeudi à Saint-Gilles, en région bruxelloise. De nombreuses crèches sont notamment fermées. A bout, le personnel communal continue de réclamer de meilleures conditions de travail.

"Cela fait un an que l'on se bat. On nous demande d'en faire toujours plus, les enfants sont plus nombreux dans les crèches. Mais nous ne bénéficions d'aucun avantage supplémentaire", déplore une puéricultrice d'une crèche communale à Saint-Gilles en région bruxelloise. "Et là, on a en ras-le-bol. C'est ce qui nous pousse à agir et faire grève", ajoute-t-elle. "On rit de nous, on n'en peut plus", confirme l'une de ses collègues. 

Depuis le début de l'année, plusieurs actions ont été menées par l'ensemble des travailleurs de la commune et du CPAS pour améliorer leurs conditions de travail.

Les principales revendications du personnel de Saint-Gilles est l'obtention de chèques repas et une revalorisation salariale. "Dans la majorité des communes bruxelloises, les employés communaux ont droit à des tickets repas. Et pas nous. Alors que nous avons déjà un salaire assez bas", souligne la puéricultrice.

"Chaque commune bruxelloise octroie des avantages à ses employés qui ne sont pas uniformes puisqu'ils dépendent des moyens financiers de chaque commune. Les chèques repas en font partie", explique la commune de Saint-Gilles, qui connaît un déficit structurel.

"Depuis un an, on mène des actions pour obtenir ces chèques repas. Nous avons interpellé le collège communal et la région bruxelloise (ndlr: qui finance en partie les communes) pour demander une harmonisation entre toutes les communes à ce propos", explique Nathalie Leloup, déléguée syndicale CGSP ARL.

"Cette situation crée en effet une sorte de mini dumping social d'une commune à l'autre. Certains travailleurs vont préférer changer de commune pour gagner 120 euros en plus", regrette-t-elle.


"Nous n'avons aucune garantie, aucun papier signé"

D'après Nathalie Leloup, quand la mobilisation a débuté il y a un an, la commune de Saint-Gilles refusait toute négociation à ce propos. Aujourd'hui, la situation a évolué positivement, mais les syndicats restent méfiants. "On nous fait maintenant la promesse d'intégrer les chèques repas dans le budget 2019. Mais celui-ci doit encore être accepté par la région et voté au niveau communal dans le courant du mois de juin. En gros, on ne sait pas quand cet avantage sera octroyé et comment il sera financé vu les finances communales. Nous n'avons donc aucune garantie, aucun papier signé", regrette la déléguée syndicale. Une information confirmée par la commune. 

Concernant la revalorisation salariale, il s'agit d'une revendication au niveau régional. Les travailleurs de Saint-Gilles ne sont pas les seuls concernés, mais bien l'ensemble des employés des 19 communes de Bruxelles. "En front commun syndical, nous demandons depuis plusieurs mois une hausse de 10% de tous les barèmes dans toute la région pour dire stop aux bas salaires", indique Nathalie Leloup. Selon les syndicats, un travailleur communal à Bruxelles gagne jusqu'à 20% de moins qu'un employé qui exerce la même fonction au niveau régional.

Parmi les autres demandes, les travailleurs demandent notamment une réduction collective du temps de travail ainsi qu'une statutarisation de tout le personnel. Ce jeudi, c'est dans le cadre de ces revendications régionales que les travailleurs ont décidé d'exprimer leur mécontentement.

"Les conditions de travail des puéricultrices à Saint-Gilles sont particulièrement difficiles et doivent être améliorées", estime Nathalie Leloup.

Du côté des parents, certains se plaignent de cette situation devenue "ingérable". Ils doivent en effet prendre congé pour s'occuper de leurs enfants. "Nous comprenons leur réaction, mais nous n'avons malheureusement pas le choix", confie une puéricultrice.

"Certains travailleurs qui ont un temps plein ne parviennent pas à finir leur mois. Cette situation n'est tout simplement pas tolérable", estime la déléguée syndicale.

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