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Un syndicat de police réclame une position claire des bourgmestres: soit interdire les rassemblements, soit laisser faire sans police

Plusieurs dizaines de policiers, sept chevaux de la police et huit manifestants ont été blessés jeudi lors de l'évacuation du bois de la Cambre, selon le dernier bilan de la soirée donné par la porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles Ilse Van de keere. Il y a eu en outre 22 arrestations, dont 18 administratives et quatre judiciaires. 

Le président du syndicat SLFP police Vincent Gilles a réagi à la suite de ces affrontements. "Je suis outré et révolté", s'est-il exclamé au micro de Bel RTL vendredi matin. "On a le droit de trouver que les mesures Covid sont stupides, illégales et fatigantes au bout d'un an, mais on n'a pas le droit de frapper sur des policiers qui ne font que rappeler, généralement le plus diplomatiquement possible, ces règles qui sont difficiles à vivre pour toute la population belge. A-t-on idée de frapper son facteur parce qu'il emmène une facture à payer ? Non!", a-t-il ajouté. 

La police locale estime qu'il y avait entre 1.500 et 2.000 personnes rassemblées au bois de la Cambre, ce qui contrevenait aux mesures sanitaires. L'événement La BOUM avait été posté sur les réseaux sociaux pour proposer aux internautes de se rendre à un faux festival de musique organisé gratuitement dans le bois de la Cambre. La police de Bruxelles-Ixelles a ouvert une enquête pour identifier les organisateurs.

Il fallait une ordonnance pour interdire cet accès

Vincent Gilles regrette un très lourd bilan au sein des forces de l'ordre. À la suite de cet incident, des enseignements vont devoir être tirés, assure-t-il. Celui-ci aurait-il être pu évité? Ce point devra être étudié par les autorités, indique le président du syndicat SLFP police. "Moi-même qui ne suit pas sur les réseaux sociaux toute la journée, je savais qu'un poisson d'avril tournait et allait ramener des gens au Bois de la Cambre. Il fallait une ordonnance pour interdire cet accès", souligne-t-il. 

La police n'intervient que sur ordre du bourgmestre

La policiers s'attendaient donc aux débordements. "On s'attendait à ce que cet évènement aie une certaine ampleur et on s'attendait à ce que cet évènement à un moment donné déborde sous prétexte que la police y mettait fin sur ordre de l'autorité administrative", a rappelé Vincent Gilles dans le RTL INFO 13H. "La police n'intervient pas d'initiative parce que le fameux seuil de tolérance n'est trop souvent pas déterminé par l'autorité administrative. Donc le responsable qui dirige doit impérativement demander l'autorisation de l'autorité administrative qui est à côté de lui. Ce qui signifie que quand la police intervient après une heure et demi de signaux par appels forts et clairs entendus par les participants, c'est sur ordre du bourgmestre. Ne perdons pas ça de vue."

Il réclame une position claire des bourgmestres : interdire les rassemblements ou laisser faire sans police

Comment expliquer que de tels rassemblements n'ont pas amené autant de violence à Liège? "Ça n'a jamais dégénéré de la sorte mais ça a toujours dégénéré. Si nous comprenons en tant que policiers la difficulté pour l'autorité administrative de faire la balance entre les plus et les moins, les risques et le bien d'une tolérance, l apparait maintenant très clairement que ça devient une habitude de la part d'un certain public (parce que c'est une réelle minorité dans la population) de faire que les évènements tournent mal. Donc ou bien les autorités administratives l'admettent et interdisent clairement la chose, ou bien les autorités administratives autorisent la chose clairement et ne demandent pas à la police d'encadrer l'évènement."

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