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Plus de 5.000 personnes à la manifestation contre le racisme à Bruxelles: le nombre d'incidents en nette augmentation en Belgique

La manifestation contre le racisme a pris fin dimanche vers 18h30, place du Jeu de Balle à Bruxelles. Les manifestants y ont fait une minute de silence en mémoire des victimes de l'attentat de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Selon les organisateurs, la manifestation a rassemblé entre 5.000 et 6.000 personnes ce dimanche à Bruxelles.

"Pour nous, c'est une réussite d'avoir pu mobiliser cette année encore plusieurs milliers de personnes", a déclaré à l'agence Belga Esther Kouablan, directrice du Mouvement contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX). Ils étaient en effet plusieurs milliers à s'être rassemblés à la gare du Nord à Bruxelles, ce dimanche dès 13h00, pour dénoncer les actes racistes et rappeler les valeurs de solidarité, essentielles à la vie en société.

Sur le coup de 14h00, les manifestants ont entamé une marche en direction du Mont des Arts dans le centre de Bruxelles, pour la terminer place du Jeu de Balle, un quartier populaire de la capitale et emblématique de la multiculturalité. Ils y ont marqué une minute de silence en mémoire des victimes de l'attaque de deux mosquées à Christchurch en Nouvelle-Zélande, il y a une semaine.

Organisée par la "Platform 21/03" pour la deuxième année consécutive, la manifestation de ce dimanche a pour but de rappeler, alors que la journée internationale contre le racisme et la discrimination a eu lieu jeudi, le 21 mars, que les agressions racistes sont encore bien trop souvent le lot quotidien de nombreuses personnes.


Les demandes des manifestants

Les manifestants et les organisateurs ont demandé à ce que leurs six revendications soient reprises dans un plan d'action interfédéral contre le racisme. Ils appellent tout d'abord à des mesures pour pallier l'inégalité d'accès au travail, au logement et à l'enseignement. De plus, ils réclament un accueil de qualité pour les réfugiés et dénoncent les interdictions des signes convictionnels qui empêchent un accès égal au marché du travail, à l'enseignement et aux lieux publics. Ils estiment aussi que plusieurs articles de la nouvelle loi sur les étrangers sont indignes d'un Etat de droit et enfin, ils demandent des sanctions à l'encontre du profilage ethnique dans la police et un regard objectif sur le passé colonial de l'Europe.



Les dossiers pour racisme ouverts par Unia ont augmenté de 55% en cinq ans

Le nombre de dossiers liés au racisme ouverts par Unia a augmenté de 11% l'an dernier par rapport à 2017, pour atteindre 866. En cinq ans, le nombre d'incidents racistes recensés a augmenté de 55%, a indiqué jeudi le centre interfédéral pour l'égalité des chances. A l'occasion de la journée internationale contre le racisme et la discrimination, celui-ci a lancé avec Kris Peeters, le ministre de l'Egalité des chances (CD&V), une nouvelle campagne "stop au racisme".

Cette campagne sera diffusée le mois prochain via les réseaux sociaux et sur les écrans de la SNCB. Réalisée à la demande du ministre en collaboration avec Unia, l'administration fédérale Egalité des chances et la chancellerie, elle vise à montrer au travers de vidéos que "le racisme n'apporte rien".

Un site internet a également été créé pour sensibiliser aux discriminations et rappeler le cadre légal: www.stopracisme.be. Le site s'accompagne d'un appel à projets adressé aux organisations qui souhaitent agir contre le racisme. Les candidats ont jusqu'au 15 juin pour demander une subvention jusqu'à 30.000 euros par projet.L'an dernier, un tiers des incidents signalés à Unia avaient trait au racisme. Près d'un quart ont eu lieu dans les médias et sur internet, dont 40% sur Facebook. Un autre quart se sont produits lors de l'achat de biens et services, par exemple la location d'un logement, et 19% dans le cadre professionnel.

"Le nombre croissant de signalements ne signifie pas nécessairement que le racisme est en hausse, mais bien que de plus en plus de personnes ont pris leur courage à deux mains pour saisir Unia", a souligné la co-directrice de l'institution, Els Keytsmans.En 2018, 16 dossiers ont été portés par Unia devant les tribunaux. "Des cas trop graves pour se contenter d'une négociation, comme des agressions racistes, ou des situations discriminatoires qui n'ont pas pu se résoudre par la négociation", a précisé Patrick Charlier, également co-directeur."Le racisme existe et ne doit pas être tabou dans les campagnes électorales. C'est le moment de rappeler que la Belgique n'a toujours pas de plan d'action pour lutter contre le racisme. Or les victimes l'attendent depuis 2001 et veulent le trouver enfin dans les accords de coalition qui suivront les élections", a poursuivi M. Charlier. Des mesures importantes ont récemment été prises comme "l'introduction d'appels mystères sur le marché du travail et la réactivation de la cellule de veille contre l'antisémitisme", a de son côté relevé Kris Peeters. Le ministre a néanmoins affirmé soutenir un plan d'action et appelle les partis politiques à se positionner à cet égard avant les élections afin que les prochains gouvernements puissent avancer. "Ce n'est que lorsque nous regarderons tous dans le même sens que nous pourrons atteindre des résultats", a-t-il conclu.

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