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Journée nationale pour les victimes d'abus sexuels dans l'Église: "la pédophilie a toujours existé et pas seulement en Occident"

C'est une première nationale, une journée dédiée aux victimes d'abus sexuels dans l'Église. Un acte de reconnaissance et de mémoire, présidé par le cardinal Jozef De Kesel.

Une cérémonie à l'initiative de victimes d'abus sexuels, du groupe de travail Mensenrechten in de Kerk (droits de l'Homme dans l'Eglise) et de divers responsables religieux s'est déroulée devant le primat de Belgique, Jozef De Kezel. A 11 heures ce matin, l'évêque d'Anvers, Mgr Johan Bonny, l'évêque de Tournai, Mgr Guy Harpigny et plusieurs victimes se sont réunis à la basilique de Koekelberg. Une statue a été inaugurée, elle porte ces inscriptions "exister c'est être reconnu".

Notre journaliste Emmanuel Dupond s'est rendu sur place, où une centaine de personnes étaient présentes. Pourtant, plus d'un millier de victimes ont été recensées entre 2012 et 2015 en Belgique. Dans 80% des cas, il s'agit d'actes commis il y a plus de 30 ans, il y a donc prescription. Elles n'ont pas été invitées individuellement pour des raisons de confidentialité, beaucoup d'entre elles préfèrent garder l'anonymat. Sur ce millier de personnes, la moitié s'est tournée vers la Commission Parlementaire et non vers l'Institution religieuse par manque de confiance.


"La pédophilie est un phénomène qu'on commence à peine à connaître"

Selon l'évêque de Tournai, des victimes continuent aujourd'hui de se manifester, certaines d'entre elles parlent de faits de "maintenant", "j'ai encore eu quelque chose au mois de mars dans mon diocèse. Il y a encore des prêtres qui n'ont pas compris" a-t-il expliqué.

Jozef De Kesel confirme. Il nous a reçus dans son diocèse à Malines, pour un long entretien autour de la pédophilie au sein de l'Eglise. "Il faut tout faire pour que ça n'arrive plus, mais il ne faut pas dire que la page est tournée. La pédophilie est un phénomène qu'on commence à peine à connaître" explique-t-il.

Des cas pourraient encore être mis à jour aujourd'hui selon lui, il parle d'un "phénomène qui a toujours existé et pas seulement en Occident." Le plus important c'est d'être attentif. Quelqu'un qui n'a pas de relation avec ses égaux, qui est toujours avec des enfants... ce n'est qu'un signe, mais il y a des signe! On ne peut pas tout prévoir, ou tout savoir. Beaucoup d'abuseurs sont, pour le reste, des gens qui font bien leur travail donc ça ne se voit pas " a-t-il ajouté.

Cette journée se terminera dans l'après-midi par des entretiens privés entre certaines victimes, leurs familles et les autorités de l'Eglise.

 

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