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L'écoduc de Groenendael décoré d'une énorme fresque du graffeur Dzia: "La réalisation finale est principalement improvisée" (photos)

Si vous empruntez le ring de Bruxelles, vous avez forcément eu le regard attiré par les peintures qui ornent le pilier central. Cette fresque s'inscrit dans la continuité d'un projet d'envergure entamé il y a plusieurs mois pour permettre aux animaux de la forêt de Soignes de passer d'un côté à l'autre sans danger. Un projet que l'artiste a bien représenté.

Depuis une dizaine de jours, vous avez peut-être constaté une évolution dans les travaux de construction de l'écoduc à Groenendael sur le ring de Bruxelles dans la périphérie flamande. Désormais, les automobilistes passent sous le nouveau pont, tandis que la pose des traverses de l'autre côté de la chaussée va débuter. Cette nouvelle phase marque une avancée importante dans ce chantier inhabituel, qui s'est doté des services d'un véritable artiste.


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6 mètres de haut, 60 de large

En effet, pendant l'été, alors que les automobilistes passaient à côté du chantier, derrière le pilier central, un artiste était à l'œuvre… Dzia, un artiste de rue anversois qui graffe les animaux avec style, a passé 9 jours à réaliser une fresque de 6 mètres de haut sur 60 mètres de large.

"Il y avait un mur nu et c'était une opportunité de communiquer sur l'objectif de ce projet d'écoduc. C'est une évocation du but et du rôle de cette construction dans la biodiversité", explique Patrick Huvenne, de l'Agence flamande pour la Nature et la Forêt.

Elle représente les animaux qui vont bénéficier de ce pont naturel construit par-dessus le ring de Bruxelles, d'un côté à l'autre de la forêt de Soignes. Depuis que la circulation est basculée et que le passage se fait sous le pont, les utilisateurs de cet axe routier peuvent découvrir les chauves-souris, batraciens ou autre blaireau dessinés par l'artiste.




"J'avais l'endroit à disposition pour moi tout seul"

Dzia a l'habitude de travailler dans des endroits difficiles d'accès. Ici, ce n'était pas vraiment exposé à une météo défavorable mais surtout au bruit. "J'ai pu peindre dans des conditions presque complètement sèches, avec seulement un petit peu de vent. J'avais aussi l'endroit à disposition pour moi tout seul étant donné que c'était pendant les vacances. La seule chose qui m'a un peu irrité au bout de ces 9 jours, c'est le flux incessant du trafic", explique-t-il. Cela lui a justement permis de comprendre l'importance du projet d'écoduc pour la faune de cette vaste forêt traversée par la chaussée.

L'opportunité de s'exprimer sur une telle surface était intéressante pour l'artiste anversois, qui s'est impliqué pour réaliser ces dessins. "Il s'est promené dans la forêt avec un garde forestier et a parlé avec différents acteurs du projet. Il s'y est intéressé et a posé des questions sur le rôle des espèces qui y vivent. Il a ensuite proposé son interprétation et on est très contents du résultat", explique Patrick Huvenne.


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La réalisation a été improvisée sur place

Dzia s'est donc imprégné de l'atmosphère des lieux pour imaginer son concept. "Je réalise un croquis de la composition globale, raconte-t-il. J'utilise mes images de référence et dessins pour construire la fresque mais la réalisation finale est principalement improvisée sur place. Je travaille surtout in situ, sans beaucoup de préparation, et donc, le résultat final est toujours neuf et frais, même pour moi".

À l'origine, cette fresque n'était pas prévue dans le projet. Mais face aux graffitis indésirables qui ont rapidement investi les murs du chantier, l'idée est venue. "On s'est dit qu'on allait utiliser cette surface avec le street art, quelque chose qui s'intègre dans le projet", ajoute Patrick Huvenne.


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"Ma plus grande fresque"

Pour l'instant, l'œuvre de Dzia est visible si vous empruntez le ring intérieur de Bruxelles, en direction de Waterloo. Mais l'autre côté du mur ne va pas rester vierge et aura aussi droit à sa fresque. L'artiste est enthousiaste à l'idée de s'attaquer à l'autre face du pilier central. "J'ai reçu beaucoup de feed-back positifs de ce projet, confie-t-il. Je suis content. Actuellement, c'est ma plus grande et plus importante fresque murale réalisée en Europe, dans un endroit bien visible, où un trafic important passe chaque jour. Je suis donc ravi de continuer et de bientôt peindre l'autre côté du mur".


L'évolution du chantier

Pendant ce temps, les travaux de construction se poursuivent. Les traverses de l'écoduc sur la deuxième moitié du ring viennent d'être posées. "On vient de mettre en place la deuxième série de 29 poutres au-dessus du ring, côté extérieur, vers Zaventem, précise Yoeri Bellemans, chef du projet Life+ Ozon. Chaque transversale pèse à peu près 40 tonnes et fait 25 mètres. Le placement du tablier est en cours et prendra encore quelques semaines. Les travaux de terrassements aux terrains voisins sont faits simultanément".

Ces travaux structurels devraient d'achever vers la fin du mois de novembre ou début décembre. Ensuite, les aménagements et plantations sont programmés pour le début de l'année 2018.

Mais ne vous mettez pas en danger ce soir sur le chemin du retour en regardant, admirez plutôt le résultat sur ces photos et vidéos.


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