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Dans ces dortoirs de fortune, la première chose dont ces personnes précarisées ont besoin, c’est de repos. Des réponses, ensuite : qu’adviendra-t-il d’eux? Aujourd’hui, à la veille de la fermeture, certains n’ont toujours pas de solution. "Je suis etterbeekoise. Je viens ici pour dormir, mon appartement a brûlé. Je reste positive parce que c’est un passage", explique Nadine. "On va voir, on va trouver un appartement", se dit Clopotar.
Durant presque 5 mois, 750 personnes sont passées par ce centre dont une soixantaine d’enfants. "15 enfants de moins de 36 mois, dont 7 de moins de trois mois accompagneront leurs parents dans la rue", déplore Freddy Simon, directeur du centre d’accueil de Haren.
Ici, tout le monde a reçu un lit, une écoute, aussi des soins appropriés. Mais demain, tout cela va s’arrêter. Pour midi, tout le monde doit être parti. "Deux tiers des personnes vont retrouver la rue ou aller vers des squats, des caravanes, ou chez des amis. Ils cherchent eux-mêmes des solutions mais il y a des gens qui ne trouvent vraiment pas", explique Kris Gysen, directrice opérationnelle du CAW Brussel.
"On a aussi des situations de gale, de tuberculose, et aussi des cas de maladies chroniques. C’est la grande question, toutes ces personnes qui souffrent de maladies chroniques, le 30 avril, n’ont plus de maladie chronique ? Evidemment que si", réagit Pierre Verbeere, directeur général de Médecins du Monde
Alors, pour les acteurs de terrain, la seule solution est de poursuivre cette aide, peu importe la saison. "Idéalement, on devrait ne plus parler d’urgence à l’arrivée de l’hiver, on devrait en faire plutôt un projet structuré sur toute une longue période", estime Freddy Simon.
Ils sont encore 172 à dormir ici ce soir. Depuis le mois de décembre, seul une 20aine de familles passées par ce centre ont trouvé un autre toit.