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Le rêve d'Orphée, coiffeuse indépendante, pourrait s’écrouler parce qu'elle "a pris un métro à un mauvais moment et à une mauvaise heure"

Orphée venait d'ouvrir un salon de coiffure à Bruxelles. Blessée dans l'attentat du métro, elle n'est toujours pas apte à reprendre le travail. A la difficulté humaine, s'ajoutent les tracas liés à l'arrêt de son activité professionnelle. Olivier Pierre et Ghislain Federspiel l’ont rencontrée pour le RTLINFO 19H.

Le 22 mars, Orphée se rendait pour la première fois en métro à son salon de coiffure. "Je devais me rendre au salon pour ouvrir, comme chaque matin. Mais cette fois-ci j’ai pris le métro". Elle y revient ce vendredi après-midi avec notre équipe, après une visite à l’hôpital pour y faire soigner ses brûlures au crâne et au visage. "Je me suis réveillée difficilement ce matin, ça pèse, ça fait quatre semaines et ça pèse. Chaque jour, ça va, je ne me plains pas par rapport à d’autres personnes. Trop de douleurs à la fois est difficile à gérer, mais sinon ça va", confie-t-elle.


"Je ne peux malheureusement pas entendre un sèche-cheveux démarrer"

Au-delà des blessures physiques et psychologiques, c’est une situation professionnelle de plus en plus délicate qu’elle doit gérer. Ses douleurs aux épaules et au dos, et surtout les acouphènes dont elle souffre, l’empêchent de retravailler. Son salon n’était ouvert que depuis octobre dernier. "Physiquement, je ne peux malheureusement pas entendre un sèche-cheveux démarrer. J’ai essayé avec ma maman, je peux faire une personne, mais maximum vingt minutes, une demi-heure, parce qu’après, j’ai l’impression d’être en-dessous d’une cloche, et qu’on a tapé sur la cloche", décrit-elle.


"Mon espérance, c'est que mon salon ne s'écroule pas"

Entre-temps, il faut régler le loyer, les factures des fournisseurs. Son apprenti est au chômage économique. Il y a un risque de perdre des clients. L’indépendante est inquiète. "C’est vrai qu’il y a des gens qui ont été brûlés, qui ont perdu un membre, mais voilà, mon métier exige de moi et je ne peux pas lui donner ça donc ça, c’est quelque chose qui me rend dingue, mais mon autre espérance, c’est que mon salon ne s’écroule pas, parce que c’est un rêve qui pourrait s’écrouler en si peu de temps juste parce que j’ai pris un métro à un mauvais moment et à une mauvaise heure", se plaint Orphée.

En attendant de retrouver la santé, la jeune entrepreneuse cherche un coiffeur qui puisse temporairement assurer la gestion du salon. Sans cela elle ose espérer une forme d’aide publique pour sauver son tout nouveau salon de coiffure.

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