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Les États membres de l'Union européenne se sont accordés: le glyphosate est autorisé pour cinq ans de plus

Les Etats membres de l’Union Européenne se penchaient une dernière fois sur le sort contesté du glyphosate lors d’un comité d’appel à Bruxelles. Jusqu'à présent, ils n'avaient pas réussi à se mettre d'accord pour interdire ou prolonger ce produit. C'est désormais chose faite. La licence d'utilisation du glyphosate est prolongée de cinq ans.

Les pays membres de l'Union européenne sont parvenus à se mettre d'accord ce lundi après-midi sur la durée de prolongation de l'herbicide glyphosate, largement employé dans l'agriculture mais suspecté de provoquer des cancers. Les fermiers pourront continuer à pulvériser la substance dans les cinq prochaines années. Dix-huit pays ont voté en faveur de la proposition de l'exécutif européen (il en fallait 16 au minimum, ce qui correspond à une proportion de 65%), 9 s'y sont opposés et un pays s'est abstenu, permettant d'atteindre la majorité qualifiée requise, contrairement à un premier vote début novembre.

Soit les Etats membres se mettaient d’accord pour cette réunion de la dernière chance, soit c’était la Commission Européenne qui prendrait la main pour le renouvellement ou non de la licence européenne du glyphosate. La Commission poussait au maintien de l'herbicide qu'on trouve dans le célèbre produit Round-Up du géant Monsanto.

Le débat sur le toxicité du glyphosate est ouvert depuis mars 2015, lorsqu’un organe de l’OMS a déclaré que la substance était potentiellement cancérigène. Les scientifiques semblent très divisés sur la question et on évoque régulièrement le poids du lobby des industriels sur cette question. De nombreuses associations militaient pour interdiction du glyphosate. Julie Deruy, porte-parole d’Avaaz, une organisation non gouvernementale internationale de cybermilitantisme, expliquait au micro de notre journaliste Sébastien Rosenfeld: "Le peuple européen s’est prononcé maintes fois, demandant l’interdiction du glyphosate. Des millions de personnes ont signé l’initiative citoyenne européenne. Le Parlement européen s’est prononcé pour une sortie du glyphosate. C’est ça la démocratie, c’est de respecter ce choix." Ses voix n'ont donc pas été entendue. Du côté des agriculteurs, on argumentait qu'on ne pouvait interdire le glyphosate du jour au lendemain sans disposer d'une solution de rechange.
 

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