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Oeuvres d'art dans les stations de métro: faut-il décorer avant de rénover?

Plus d'un million d'euros sera prochainement investi par la Région bruxelloises pour acheter des oeuvres d'art destinées à décorer les stations de métro. Cette dépense suscite le débat en période de crise.

Deux artistes bruxellois ont été choisis pour décorer la station de métro Demey, à Auderghem. Les stations Tomberg et Porte de Namur seront elles aussi prochainement embellies par deux nouvelles fresques pour un coût total d’1.300.000€. Si beaucoup admettent qu'un environnement agréable renforce le sentiment de sécurité, les usagers qu'a rencontré notre journaliste Alix Battard ne soutiennent pas cet onéreux projet de décoration: "Cet argent devrait aller chez des gens qui en ont besoin, et pas pour un visuel. Ça m’énerve un peu d’ailleurs", explique un passager. Une dame explique quant à elle que cet argent devrait plutôt servir à "la sécurité, pour l’amélioration de pas mal de choses dans le métro, ce serait peut-être mieux".

Coût: 36 agents de sécurité ou 5 bus neufs

A titre de comparaison, avec ce même budget d’1.300.000 euros, il serait possible d’engager 36 agents de sécurité, ou encore acheter 5 bus neufs à la STIB. Mais ce n’est pas la société de transports en commun bruxellois qui décide. L’aménagement des stations de métro dépend de la Région de Bruxelles-Capitale. Son département mobilité le confirme par la voix de Camille Thiry, porte-parole de Bruxelles Mobilité, des transferts d’argent ne sont pas envisageables: "Ce n’est pas de l’argent qui pourrait être transmis à la STIB dans le cadre de leur contrat de gestion pour du personnel ou du matériel roulant. Il faut aussi défendre l’esthétique des métros bruxellois", a-t-elle expliqué.

"Il faut se poser les bonnes questions"

Plus de 80 œuvres d’art décorent déjà les métros de la capitale. Les syndicats de la STIB ne sont pas contre cette philosophie d’embellissement, mais avant de décorer, ils estiment qu'il faudrait d'abord rénover: "Investir dans de l’art dans des stations en laissant d'autre part des stations délabrées, insalubres, insécurisées, où il y a encore un manque de personnel… Je crois que là il faut se poser les bonnes questions", explique Youssef Archich, délégué CGSLB, au micro d’Alix Battard.

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