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L'Unesco retire le carnaval d'Alost de la liste du patrimoine immatériel: la Ville avait déjà fait la démarche

L'Unesco a décidé de retirer le carnaval d'Alost de la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, annonce l'organisation vendredi dans un communiqué.

Le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel "a fondé sa décision sur le fait que les répétitions récurrentes de représentations racistes et antisémites sont incompatibles avec les principes fondamentaux de la Convention de 2003 pour le sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, et en particulier son article 2", précise l'Unesco.

Selon cet article, "seul sera pris en considération le patrimoine culturel immatériel conforme aux instruments internationaux existants relatifs aux droits de l'homme, ainsi qu'à l'exigence du respect mutuel entre communautés, groupes et individus". "L'Unesco est fidèle à ses principes fondateurs de dignité, d'égalité et de respect mutuel entre les peuples et condamne toute forme de racisme, d'antisémitisme et de xénophobie", conclut le communiqué.

La Ville avait déjà retiré son carnaval de la liste

Le 1er décembre, le bourgmestre d'Alost Christoph D'Haese (N-VA) avait lui-même retiré le carnaval de la liste du patrimoine immatériel de l'humanité de l'Unesco car la Ville s'attendait au retrait de cette reconnaissance, à cause d'un char accusé de véhiculer des clichés antisémites. Alost ne veut plus de la "belle-mère Unesco", avait ajouté son bourgmestre. "Les habitants d'Alost ont subi des reproches grotesques", affirmait-il dans un communiqué de presse. "Nous ne sommes ni antisémites ni racistes. Tous ceux qui soutiennent cela sont de mauvaise foi. Alost restera toujours la capitale de la moquerie et de la satire".

L'année dernière, un char de la compagnie Vismooil'n avait entraîné l'événement folklorique sur le chemin de la polémique. Il transportait des personnages juifs caricaturaux défendant un coffre que l'on supposait rempli d'argent. Des organisations juives avaient alors dénoncé les "conséquences désastreuses" de la diffusion de "préjugés antisémites extrêmement chargés".

Malgré plusieurs rencontres entre les parties concernées et une visite du bourgmestre d'Alost à l'Unesco, à Paris, aucun compromis n'avait été trouvé.

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