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A Mons, une association se bat pour sauver 74.000 pigeons ramiers: "En quelques mois, on détruirait pratiquement l'ensemble des reproducteurs!"

A Mons, la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux (LRBPO) veut sauver 74 000 pigeons ramiers. L’association estime que les autorités délivrent trop d’autorisations de destruction de cette espèce. Mais le Département Nature et Forêt et les chasseurs assurent que dans la pratique il n’y a jamais autant de pigeons tués.

La Ligue royale belge pour la protection des oiseaux (LRBPO) se bat pour sauver 74.000 pigeons ramiers, menacés par la chasse et les autorités qui délivreraient trop d'autorisations de destruction de cette espèce, selon l'association.

"En un seul quadrimestre, en une seule zone de Wallonie et en une seule année, on détruirait pratiquement l'ensemble des reproducteurs!"

JO Devenyn est agriculteur. Chaque année, ses cultures subissent des dégâts notamment à cause des pigeons ramiers. Si bien qu’il a même décidé depuis 4 ans de ne plus cultiver de colza. "On avait de grosses pertes de rendement là où les pigeons allaient c'était 50% en moins! J'avais 4 tonnes de colza et là c'était 2 tonnes..."

De nombreux agriculteurs dans la même situation font donc appel à des chasseurs qui demandent alors des autorisations de destruction auprès du Département de la Nature et des Forêts (DNF). Sauf que selon la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux (LRBPO), il y a des débordements et 74 000 pigeons ramiers sont aujourd’hui menacés.

Alain Lebrun, avocat de la LRBPO, montre à notre journaliste des documents prouvant que le Département de la nature et des forêts livre des autorisations où les chiffres sont bien supérieurs: "Ici on lui (au DNF) demande 25 ramiers, il en octroie 30. Autre ex, et il y a en a beaucoup d'autres, on lui demande 50 ramiers et il en octroie 100!", explique l'avocat de la LRBPO. 

"En 2010, la région wallonne a fait un atlas des oiseaux nicheurs où il y a 100.000 couples de pigeons ramiers. Donc en un seul quadrimestre, en une seule zone de Wallonie et en une seule année, on détruirait pratiquement l'ensemble des reproducteurs!", s'indigne l'avocat de l'association. 

"Ils veulent faire plaisir"

Le Département de la Nature et des Forêts ne conteste pas les chiffres mais insiste pour dire qu’il s’agit de données théoriques et que dans la pratique les choses sont bien différentes. "Chez nous ça n'est jamais arrivé d'en tirer autant. Une fois qu'on a pratiqué le tir 4 ou 5 fois, les oiseaux ne s'approchent plus. Ils comprennent qu'il y a du danger donc ils ne reviennent plus!", assure Luc Verset, secrétaire du conseil cynégétique régional.

Damien Bauwens, directeur du Département nature et forêts à Mons, est du même avis: "Pour les 5 conseils cynégétiques concernés par les grandes cultures (nord du  Hainaut et Brabant Wallon), on tourne à 18.000 animaux tirés par an. On voit qu'entre 18.000 et 74.000 annoncés, il y aune grande différence".

Les chasseurs assurent n’intervenir qu’en cas de dernier recours… Mais l’avocat de la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux n’en est pas convaincu ! "J'ai l'impression que cette conception relève de l'amour que certains fonctionnaires du DNF ont pour la chasse... Alors ils veulent faire plaisir", dénonce l'avocat.

L’association a décidé d’introduire un recours à ce sujet auprès du conseil d’état.

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