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Après la trêve de Noël, les gilets jaunes de retour à Thuin: "Si on bloque le zoning pendant 15 jours, je vais être obligé de sortir des C4"

Hier, les gilets jaunes ont marqué une pause le jour de Noël. Mais, ce mercredi, ils ont repris du service, en bloquant notamment le zoning de Thuin, dans le Hainaut.

Depuis 4h du matin ce mercredi, des gilets jaunes ont installé un barrage filtrant au zoning de Thuin malgré des températures glaciales. Toutes les 20 à 30 minutes, ils laissent passer quatre ou cinq camions. Aujourd’hui, leur but est de montrer qu’ils sont toujours bien présents.


"On va se faire entendre jusqu’au finish"

"Ce n’est pas contre la firme. On doit toucher le plus de gens possibles. Oui, ils vont perdre un peu mais cela ne va pas faire mort d’homme", assure Fauve.

"Tant que le nouveau gouvernement n’est pas là, on va se faire entendre dans le calme mais on va se faire entendre jusqu’au finish", indique Pascal.

"Je les soutiens à fond mais je pense que c’est le zoning qu’il faut bloquer mais il faut monter jusqu’au boulevard de l’empereur et faire bouger les choses là-bas", estime Loïc, un chauffeur de poids lourd.

Parmi les gilets jaunes, on retrouve également Léa, âgée d'à peine 16 ans. Elle nous a confié craindre pour son avenir:


"Si on bloque le zoning pendant 15 jours, je vais être obligé de sortir des C4"

C’est déjà la quatrième fois en quelques semaines que les gilets jaunes s’installent à cet endroit, où les entreprises livrent principalement des repas aux hôpitaux ou aux maisons de repos. Ces blocages ont dès lors un impact considérable sur leur travail.

"Le zoning sort plus ou moins 450-500 tonnes. On est entre les fêtes, c’est un moment important. Au niveau pétrolier aussi. Les entreprises sont fermées mais c’est un coût important. On assume, on ne sait pas faire autrement. Si on bloque le zoning pendant 15 jours, je vais être obligé de sortir des C4. Il n’y a pas d’autres solutions", déplore Jean Fadel, administrateur délégué de Full Services.


Des journées stressantes pour les entreprises 

Ces journées sont donc stressantes pour les entreprises qui tentent de s’organiser au mieux et faire face aux clients mécontents. "Nous avons 80 chauffeurs sur les routes qu’il faut suivre de minute en minute pour voir quand ils vont livrer. Il faut regarder avec les clients s’ils sont encore ouverts, s’ils ont la possibilité de nous recevoir, leur demander une certaine flexibilité. Ce sont donc des journées très lourdes pour les gens derrière les rideaux aussi pour faire en sorte que finalement on arrive à livrer un maximum", souligne Laurent Van Hulsel, responsable du site Bidfood à Thuin.

Une situation difficile que les gilets jaunes comprennent. Malgré tout, ils veulent maintenir ce barrage filtrant et attendre des renforts.


Des gilets jaunes à Namur

Une dizaine de gilets jaunes se sont réunis mercredi matin à Namur. Ils y ont mené une opération escargot de l'esplanade de la citadelle jusqu'au siège du MR, à Bouge.

L'action avait été annoncée sur Facebook et les gilets jaunes étaient attendus en nombre mais ils ne sont finalement qu'une dizaine venus de Namur et de Tournai à s'être présentés sur l'esplanade.

Rapidement au courant, la police s'est directement rendue sur place et a surveillé le cortège à distance jusqu'à Bouge. Avec son accord et pendant une durée limitée à 30 minutes, les militants ont ensuite mis en place un barrage filtrant accompagné d'une distribution de tracts devant le siège du MR, sur la chaussée de Louvain.

Le groupe a quitté les lieux vers 13h30 et certains se sont rendus à Houdeng ou encore Feluy pour y mener d'autres actions. Aucun réel incident n'a été à déplorer, précise la police de Namur où un nouveau rassemblement de gilets jaunes est prévu samedi.

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