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Carnaval de Binche: quelles sont ses retombées économiques?

Le Carnaval de Binche attire plusieurs dizaines de milliers de visiteurs: jusqu'à 100.000 personnes durant les 3 jours du mardi gras quand le temps est ensoleillé. Mais quel coût représente cet événement, notamment pour les Gilles qui doivent tout financer eux-mêmes et surtout, quelles sont les retombées économiques pour les villes?

Ils ont économisé toute une année pour vivre ce moment. En effet, les quelques 1000 Gilles de Binche dépensent entre 750 et 3000 € à chaque carnaval. L'achat des oranges, de la tenue, la cotisation auprès de la société de Gilles et même le passage obligatoire chez le coiffeur. Certaines règles sont incontournables comme la coiffure qui doit être impeccable. "On appelle cela la coupe barrette. L'avantage est qu'il faut bien dégager les oreilles, surtout la nuque justement pour qu'il n'y ait aucun cheveu qui dépasse de cette barrette, ça c'est très important", explique un coiffeur.

"Disons qu'on a la chance de profiter d'une seconde période de fête comme le rush que l'on peut avoir avant les fêtes de fin d'année. Nous l'avons de nouveau avant le carnaval. Cela part en six semaines de festivité. Il y en a plein donc les gens aiment être bien coiffés", déclare Yves Groise, coiffeur. 

Et pour les cafés ? 

Même constat pour les cafetiers, en cette période carnavalesque, les retombées économiques sont spectaculaires. Durant les trois jours gras, Frédéric écoule plus de 3.000 litres de bière et une centaine de bouteilles de champagne. "Au niveau du bénéfice, il faut compter entre 25 et 30% du chiffre d'affaires de l'année. Au niveau des coûts, on doit avancer tout ce qui est marchandise: les fûts, les casiers, les bouteilles de champagne, ... Au niveau du personnel, il faut régler les contrats à la fin du carnaval", indique Frédéric Brauer, responsable d'un café. 

Jean-Luc est céramiste. Il a ouvert une boutique consacrée au carnaval en 1966. Ses ventes explosent surtout entre février et avril. Le reste de l'année est très calme. Jean-Luc reste discret sur son chiffre d'affaires mais nous lui avons demandé si c'était viable : "Avec mes deux mains et tout ce que je fais, j'en sors. Je n'ai pas de Rolls. J'ai toujours roulé en camionnette mais je m'en contente", rassure Jean-Luc. 

La culture se porte très bien également

En ce moment, la fréquentation du Musée du Carnaval explose aussi ! "C'est vrai qu'en cette période carnavalesque, le Musée enregistre son plus haut taux de fréquentation puisqu'on reçoit la moitié du public annuel sur ces trois mois de période carnavalesque à Binche", communique Marie Lempereur, chargée de communication du Musée. 

Les touristes arrivent en masse pour l'événement. L'Office du Tourisme investit d'ailleurs énormément: création de brochures, de flyers, achats d'accessoires et trois fois plus d'effectifs sont nécessaires. Au total, près de 10.000 € récoltés notamment grâce à la vente d'accessoires. Sur l'année, avec tout le merchandising sur le carnaval, L'Office engendre 12.000 € de gains avec presque 3000 € pendant les trois jours gras comme le relate Benjamine Jullien, directrice de l'Office du tourisme de Binche. 

Si le temps est ensoleillé, la ville accueille près de 100 000 personnes durant les trois jours gras. Pour tout organiser, la ville de Binche dépense quelques dizaines de milliers d'euros. "Il faut compter tout ce qui est sécurité avec la Croix-Rouge, les feux d'artifices avec tout ce qui est préparatif matériel. On est dans une fourchette qui est proche des 75 à 100 000 €", dévoile le Bourgmestre de Binche, Laurent Devin. 

Pour les visiteurs, le moment tant attendu a lieu le mardi gras. Les Gilles lancent près de 30 tonnes d'oranges. 

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