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Charleroi: six ans de prison requis contre une mère qui a livré sa fille à son compagnon

Trois prévenus ont comparu ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Charleroi pour des faits de mœurs à l'égard d'une mineure. La mère de l'adolescente a avoué avoir livré celle-ci à son compagnon, qui menaçait de la quitter. Le parquet a requis six ans de prison contre les deux prévenus et deux ans contre l'ex-petit ami de la jeune fille qui a participé à des "jeux sexuels".

"Il m'a rendu confiance en moi"

C'est en 2017 qu'une jeune fille de 15 ans, originaire d'Erquelinnes (Hainaut), a expliqué qu'elle était victime d'attouchements de le part de son beau-père Serkan D. Sa mère, Ludivine B., l'incitait à les accepter au lieu de s'y opposer, selon la victime. "J'ai rencontré Serkan qui était le cousin d'Aydin, le petit-ami de ma fille", explique la prévenue poursuivie pour incitation à la débauche et attentat à la pudeur. "Il m'a rendu confiance en moi alors que j'étais mal dans ma peau après mon divorce. Mais après quelques mois, il m'a dit qu'il était amoureux de ma fille et qu'il voulait, au départ, juste la tenir dans ses bras une demi-heure de temps en temps."

Six ans requis contre la mère

Elle affirme que Serkan D. en a ensuite voulu plus et qu'elle a laissé faire, incitant sa fille à s'habiller de manière sexy. Serkan D., lui, est en aveux d'attouchements sur sa belle-fille mineure. Il explique avoir agi de la sorte pour que sa compagne décide enfin de le quitter. "Un faux prétexte", a répondu le parquet. "Son but était d'avoir des relations sexuelles avec la jeune fille, qui a fait l'objet d'un odieux chantage affectif. Sa mère l'a clairement incitée à se prostituer." Le ministère public a requis six ans de prison ferme pour la mère et le beau-père et deux ans contre l'ex-petit ami. Me Itani, conseil de Ludivine B., a sollicité la suspension du prononcé pour l'incitation à la débauche et l'acquittement pour les attentats à la pudeur.

Selon l'avocat, cette mère abandonnique de six enfants est tombée sous l'emprise de Serkan D. Me Gras, pour Serkan D., a pour sa part sollicité un sursis probatoire pour ce qui excède la détention préventive. Selon lui, les expertises psychiatriques n'ont démontré aucune perversité, ni dangerosité sociale, juste un "désir de plaire". Enfin, Me Khoulalène a plaidé la suspension du prononcé pour Aydin D. Jugement le 14 août.

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